IRREPROCHABLE

Constance, sans emploi depuis un an, revient dans sa ville natale quand elle apprend qu’un poste se libère dans l’agence immobilière où elle a fait ses débuts. Mais son ancien patron lui préfère une autre candidate plus jeune, Audrey. Constance est alors prête à tout pour récupérer la place qu’elle estime être la sienne…

Un nouveau venu dans le paysage français, Sébastien Marnier, est aux commandes de ce tout premier long métrage, placé sous le signe du thriller glacial et tendu. Marnier opte pour le portrait féminin et nous présente une femme de prime abord bien sous tous rapports et qui révèle peu à peu un caractère inquiétant, pour ne pas dire psychotique, dilué dans un quotidien presque banal et qui n’inspire pas de danger particulier, du moins au départ. Irréprochable développe son récit anxiogène par strates, accumule les faits en apparence anodins et devenant vraiment préoccupants au fil de l’intrigue. Quelques indices dans le comportement de Constance nous indique bien sûr qu’elle a l’air « borderline », sans que l’on puisse imaginer la suite des événements et l’imprévisibilité de ses actes. Quelques petites facilités dans le scénario sont à déplorer, mais globalement l’histoire tient sans mal la route, ne dérive pas de son cap angoissant et surtout reste vraisemblable tout du long. Décrivant une monstruosité « ordinaire », Marnier utilise une écriture originale et organise un suspense « à sa manière », nous laissant pressentir que le pire peut arriver tôt ou tard. Son héroïne cumule l’égoïsme, la jalousie et la mythomanie et cependant à aucun moment, on ne désire trop la condamner, lui trouvant même des excuses par ses brisures évidentes et son statut social plus que compliqué.

Pour jouer cette sociopathe désaxée sans en avoir l’air, Marnier a confié le rôle à Marina Foïs, assimilée longtemps à la « rigolote de service » et qui peut enfin prouver l’étendue de son registre dramatique. Tout bonnement bluffante, elle fait peur avec trois fois rien et le film ne serait sûrement pas aussi oppressant sans sa contribution. Ses partenaires sont plus inégaux (Jérémie Elkaim n’est pas mal, Joséphine Japy plus « faible » en victime), mais l’essentiel ne repose pas sur eux. Cette étude de la folie silencieuse sort des sentiers battus et annonce la naissance d’un réalisateur à suivre de près et qui a signé, depuis, deux autres opus tout aussi troubles.

ANNEE DE PRODUCTION 2016.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Excellent premier film, quelque part entre le drame et le triller stressant. Marina Fois ultra convaincante en désaxée "ordinaire".

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Excellent premier film, quelque part entre le drame et le triller stressant. Marina Fois ultra convaincante en désaxée "ordinaire". IRREPROCHABLE