L627

L’inspecteur Lucien Marguet, passionné par son métier, au grand dam de ses supérieurs, indisposés par son zèle, est muté dans un commissariat de quartier, à la Brigade des Stups. Il passe le plus clair de son temps à enregistrer des dépositions…

Un peu à l’instar de ce que Maïwenn est parvenue à faire avec son Polisse, situé au coeur de la Brigade de Protection des Mineurs, Bertrand Tavernier avait aussi tenté le même type d’approche avec ce L627. Mettant clairement en oeuvre ses intentions documentaires, le réalisateur lyonnais propose une immersion totale dans le quotidien de la Brigade des Stups, décrivant leurs conditions de travail à peine croyables, le manque de moyens patent de leur unité ( tapant sur des reliques en guise de machines à écrire, entassés à cinq dans un Algeco!) , les affaires foireuses sur lesquelles ils sont missionnés et la désorganisation de tout un système leur exigeant pourtant des résultats en bout de course! Toujours avec sa veine sociale, l’auteur de Coup de Torchon a pondu un scénario passionnant avec l’aide de Michel Alexandre (un ancien enquêteur à la PJ): autant dire qu’on sent le vécu à plein nez! Le souffle du récit, la mise en scène sans cesse alerte avec sa caméra mouvante capte la vie et les humeurs de chaque protagoniste, car dans cette équipe de policiers investis chacun va révéler sa personnalité lors d’une intervention précise. Les enquêtes se succèdent, à chaque fois avec son lot d’échecs et de frustrations, et ensuite le moteur redémarre pour de nouvelles opérations: l’action est leur adrénaline. Tavernier avait ce don inné de raconter ses histoires à hauteur d’homme et savait nous les rendre proches, disséquant les hauts et les bas d’une profession mal aimée. L627 sonne vrai car admirablement documenté et son réalisme reste une de ses plus remarquables qualités.

Mais n’oublions pas non plus toute la bande de comédiens attachés à la distribution: Charlotte Kady, Philippe Torreton, Jean Roger Milo, Niels Tavernier, Jean Paul Comart irradient de vérité, mais c’est le regretté Didier Bezace qui domine tout ce beau monde avec sa prestation incroyable. Pétri de doutes et bourré d’humanité, il trouve là un de ses plus beaux rôles. L’unique bémol à éventuellement émettre serait sur la durée excessive (2H25), comme si Tavernier n’avait pas pu se résoudre à épurer son montage, créant parfois une sensation de répétition. Une oeuvre forte en tout cas qui a fait date.

ANNEE DE PRODUCTION 1992.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Entre fiction et documentaire, Tavernier réinvente le polar à la française et montre les flics tels quels! Casting de comédiens tous dignes d'éloges, sur lequel trône Didier Bezace.

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