LA BANQUIERE

En pleine troisième République, dans le Paris troublé de l’entre deux guerres, une femme, belle, ambitieuse, s’affirme dans un milieu détenu jusque là par les hommes. Son nom: Emma Eckert. La haute finance devient son domaine. La société d’alors ne va pas lui pardonner cette imprudence… Aimant le luxe et le pouvoir, affichant sa bisexualité décomplexée, elle s’attire la sympathie des petits épargnants et s’avère dangereuse pour les banques ne proposant que des intérêts très bas…

Inspiré de la véritable histoire de Marthe Hanau, celle que l’on surnomma « La Banquière des Années Folles », le récit conduit par Francis Girod suit la trajectoire de cette femme de tête, dérangeante pour la sphère politique, la finance ‘ordinaire », trop têtue pour ne pas se faire des ennemis. Dans un Paris trépidant (admirablement reconstitué d’ailleurs), La Banquière a tous les atours d’une oeuvre historique ambitieuse, mêlant intrigues d’argent, passions humaines, anticonformisme, au point de devenir par moments un long feuilleton romanesque un peu trop touffu. Girod s’est associé avec le scénariste Georges Conchon afin de cerner au mieux la personnalité complexe de Emma Eckert/Marthe Hanau, lever les zones d’ombre autour de ses supposées escroqueries, décrire sa vie sentimentale tumultueuse avec le plus d’exactitude possible. En effet, le luxe des décors, des costumes empêche par moments de ne voir que l’aspect décoratif d’une mise en scène songeant trop à son apparence, plus qu’à sa profondeur. Le réalisateur du futur Lacenaire aime les personnages troubles, du moins à plusieurs facettes et sa banquière n’y fait pas exception. Pour l’incarner, il lui fallait une actrice capable de nuances, d’intensité, de vérité.

Romy Schneider s’empare ainsi du rôle avec grandeur, obstinée, classe, belle dans sa quarantaine débutante, autoritaire comme il le fallait pour imposer ce personnage ambivalent. Pour l’accompagner, il a établit un casting cinq étoiles comprenant Jean Louis Trintignant en adversaire redoutable, Claude Brasseur en juge sévère, Jean Claude Brialy en avocat/ami fidèle jusqu’au bout. Des acteurs de renom ayant d’ailleurs tous été partenaires de Romy dans le passé. Ajoutons également la participation de Jean Carmet, Marie France Pisier et d’un tout jeune Daniel Auteuil. Le film ne respecte pas la véritable fin de vie de Marthe Hanau et la romance pour les besoins de la dramaturgie. Ce qui ne lui enlève rien de son aura. Un bon « biopic », à défaut d’être incontournable.

ANNEE DE PRODUCTION 1980.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Evocation de la vie de Marthe Hanau dans une France secouée par l'entre deux guerres. Francis Girod obsédé par la forme délaisse quelque peu le fond. Romy Schneider est la pierre angulaire, face à une distribution de poids.

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