LA CORDE

Philip et Brandon, deux étudiants d’université, ont décidé d’appliquer à la lettre l’enseignement radical du professeur Rupert Cadell. Celui ci en effet, les a convaincus du bon droit des hommes soit disant « supérieurs » d’éliminer des êtres qu’ils jugent indignes de vivre…

Surtout réputé pour son goût immodéré du suspense et des histoires macabres, Alfred Hitchcock fut également tenté par des expérimentations filmiques inédites comme en témoigne La Corde. Il s’agit tout d’abord de son tout premier film en couleurs et surtout il le tourna en un seul « faux » plan séquence (en réalité huit plans de 10 minutes coupés de manière quasi invisible) pour respecter l’unité de lieu et de temps. L’intrigue se déroule dans un appartement new yorkais à l’occasion d’une soirée organisée par deux jeunes hommes ayant préalablement étranglé un des leurs camarades et cacher son corps dans un coffre qui servira de buffet pour le diner. Cette fois donc, le suspense ne consiste pas à découvrir qui est l’assassin, mais de savoir quand et comment le cadavre sera mis à jour. Par son caractère théâtral (adapté d’une pièce de Patrick Hamilton), La Corde ressemble surtout à un exercice de style bavard (profusion de dialogues entre les convives avec des allusions de plus en plus appuyées autour de la notion de crime) et hormis l’aspect technique et le cynisme se dégageant du récit, c’est un Hitchcock relativement atone et un peu vain. Le réalisateur de Psychose s’est inspiré de la théorie de Nietzsche selon laquelle il y aurait des « des sous hommes » condamnés à mourir pour laisser la place aux « puissants », une idée terrifiante mise en pratique à peine trois ans plus tôt par l’idéologie nazie. Le meurtre gratuit auquel on assiste est surtout le prétexte pour Hitchcock d’affirmer son penchant pour l’humour macabre et le morbide.

Le film traite aussi de manière détournée l’homosexualité puisque les deux personnages centraux sont clairement en couple et partagent un appartement avec une seule chambre à coucher, pourtant au vu de l’époque et pour ne pas s’attirer les foudres de la censure, le thème demeure juste latent et suggéré. Au casting, Farley Granger, encore assez mal à l’aise dans son jeu, et John Dall le seconde avec davantage d’assurance. Puis arrive James Stewart en professeur observateur et « grain de sable » dans le projet criminel, dirigé pour la toute première fois par Sir Alfred et immédiatement dans le ton. Passé le sentiment tenace d’immoralité, que reste t il vraiment du scénario? Un thriller inhabituel certes, mais tout de même très loin des grands chefs d’oeuvre du maitre.

ANNEE DE PRODUCTION 1948.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un bel exercice de style audacieux pour l'époque où Hitchcock use de son cynisme et de son humour noir, mais le récit patine et s'englue dans un dialogue pesant. James Stewart et John Dall se distinguent des autres.

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