LA DESENCHANTEE

Beth, lycéenne de 17 ans, vit avec son petit frère et sa mère malade. Elle est gaie, rêveuse et passionnée par Rimbaud. A la suite d’une dispute avec son petit ami, elle va passer trois jours à faire des rencontres, déterminant son passage de l’adolescence à l’âge adulte…

Une toute jeune héroïne sert de fil rouge à cet opus de Benoit Jacquot, situé dans un temps défini (trois journées) dans lesquelles elle va évoluer dans sa vision des hommes, de l’amour, de la vie. La caméra du cinéaste scrute au plus près le visage et le corps de cette désenchantée, comme pour mieux sonder son âme, pénétrer son intériorité. Avec une jolie musicalité, la mise en scène élégante donne à voir le passage d’une vie à une autre, de la fin de l’adolescence aux prémices de l’âge adulte: Jacquot parvient à capter ce changement d’état presque imperceptible. Le mouvement perpétuel des plans, tous centrés sur Beth, adopte du même coup sa vitalité, son énergie, son incapacité à rester en place. Dans ce récit à l’épure assumée, le personnage rencontre trois hommes d’âge différents (Chang l’ami chinois, Alphonse le quarantenaire séduisant, et enfin l’oncle étrange et légèrement libidineux) et forge en elle un sentiment précis sur ses rapports avec eux, lui enlevant sans doute les dernières illusions liées à l’enfance.

Jacquot avait remarqué Judith Godrèche dans La Fille de 15 ans réalisé par Doillon, avant de lui proposer un petit rôle dans Les Mendiants. Cette fois, elle écope toute seule de l’entière responsabilité du film, qu’elle tient par sa grâce, son naturel et sa fraicheur d’actrice en devenir. Son allure tantôt encore juvénile, parfois plus « femme », apporte à La Désenchantée une essence singulière. A ses côtés, dans un rôle plus restreint (en temps de présence) Therèse Liotard incarne la mère alitée, observant les changements de son ainée avec inquiétude. Par son scénario minimaliste et son final ouvert, l’auteur des Ailes de la Colombe trace le portrait d’une jeunesse fonçant vers un avenir à la fois incertain et excitant, en tout cas ouvrant la voie à son futur La Fille Seule, qu’il signera cinq ans plus tard, sur un mode quasi identique: une héroïne de son temps avançant fièrement, sans crainte du lendemain.

ANNEE DE PRODUCTION 1990.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une étude de moeurs autour d'une adolescente en train de devenir femme par Benoit Jacquot, sondeur d'âmes féminines. Judith Godrèche porte ce film épuré avec ses frêles épaules et une assurance louable pour son âge.

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