LA FIANCEE DU PIRATE

Marie, une belle fille qui vit avec sa mère dans une misérable cabane, est convoitée par tous les hommes du village, à qui elle se refuse.

Documentariste, puis écrivaine, la réalisatrice française  Nelly Kaplan passe à la mise en scène à la fin de la décennie 60 et accouche d’un premier long métrage bien dans l esprit « après 68 » : rebelle et anticonformiste. Avec son récit provocateur et impertinent, La Fiancée du pirate fait la nique aux conventions bourgeoises établies, à la bonne morale et à la masculinité toxique. Son héroïne, Marie, très belle fille sauvage dans l’âme et libre avec son corps, défie les hommes autour d’elle et se moquent de leur désir sexuel envers elle, finissant même par monnayer ses charmes. Comme une sorte de revanche d’adolescente, elle se venge de leurs attitudes grossières et méprisantes et ridiculisent leur statut social. Tout le monde en prend pour son grade (le curé, le facteur, le maire, le pharmacien, etc…). Kaplan envoie valser les bonnes manières dans une mise en scène joyeusement irrévérencieuse, où les répliques sont cinglantes et actent un changement radical dans la société d’alors. Les femmes réalisatrices étaient si peu nombreuses à cette époque et elle se démarque donc par une ironie bienvenue, au temps de la libération sexuelle. D’ailleurs, le sexe et l’érotisme occupent une partie très importante du métrage, mettant en évidence les mœurs dites « faciles » de cette « Marie couche toi là » qui ne s’en laisse pas conter. Jamais elle n est victime, au contraire c’est elle qui mène la barque ! Peut être peut on reprocher une sorte de redites dans certaines séquences, le film aurait pu être plus court et tout aussi percutant.

La belle brune callipyge et insoumise est incarnée par la tornade Bernadette Laffont, égérie de la Nouvelle Vague, livrant là une composition très inspirée, balayant les préjugés et tenant tête à une distribution masculine faite de très bons seconds rôles : George Geret, Julien Guiomar, Michel Constantin, Jean Parédes et même Louis Malle (rarement acteur) pour une petite participation. Interdit aux moins de 18 ans a sa sortie, La Fiancée du pirate reste une arme contre la mesquinerie, une bouffée d’air anarchiste, accompagné du titre de Barbara : Moi je m’en balance que l’on peut entendre à plusieurs reprises. A l’heure où le féminisme ne s’est jamais autant exprimé , c’est clairement une oeuvre avant gardiste plaçant la femme au centre de tout.

ANNEE DE PRODUCTION 1969.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Osé pour l époque, le récit d'une émancipation féminine tonitruante réalisé par Nelly Kaplan dont c est le meilleur film. Bernadette Laffont d'un naturel fou enchante totalement.

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