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LA MARIEE ETAIT EN NOIR

Le mari de Julie Kohler est abattu sous ses yeux le jour de leur mariage. Elle décide de retrouver ceux qui l’ont tué et de se venger.

Cette intrigue aussi simple que ténue fut d’abord imaginée par le romancier américain William Irish que François Truffaut reprend à son compte pour le cinéma, lui permettant au passage de revenir au thriller, quelques années après Tirez pas sur le pianiste. Un genre où il est clairement moins à l’aise que dans ses oeuvres romanesques et amoureuses. Encore qu’ici il s’agit aussi d’un film d’amour, mais sans séduction, sans baiser, un amour meurtri, celui de Julie Kohler, une femme en colère (sans mauvais jeu de mots) et obsédée par une seule idée: venger son mari assassiné. Cette Série Noire est transformé par Truffaut en une histoire sombre, désespérée, où l’enjeu n’est pas de savoir qui est la criminelle, mais plutôt comment elle va s’y prendre pour atteindre son but. Le cinéaste des 400 Coups peut à loisir réutiliser les « recettes » de son maitre et ami Alfred Hitchcock, copiant même un peu son style dans le filmage, l’élaboration du récit, apportant un suspense différent toutefois de celui d’Hitch, se focalisant plus sur les rapports entre les hommes et les femmes. Julie se fait justice elle même par chagrin d’amour inguérissable plus que pour braver la police qu’elle croit incapable de punir les auteurs. Bien sûr, le récit se déroule au mépris de certaines invraisemblances, d’une réalisation parfois assez glaciale (à l’instar des meurtres exécutés de sang froid), ce qui a sûrement contribué à faire de La Mariée était en Noir un film mal aimé. Par le public et les critiques et par Truffaut lui même! Et pourtant il est bourré de qualités! En premier lieu, son casting!

La mariée vengeresse est incarnée par Jeanne Moreau, aussi belle qu’énigmatique, spectre noir semant la mort autour d’elle, retrouvant là Truffaut cinq ans après leur superbe Jules et Jim, et dans un registre bien plus dramatique. Elle est entourée d’acteurs de renom jouant les « victimes » avec pour la plupart peu de temps de présence: Claude Rich, Michel Bouquet, Michael Lonsdale, Jean Claude Brialy et enfin Charles Denner, tenant là un rôle annonçant  celui qu’il interprétera dix ans plus tard chez Truffaut encore: L’homme qui aimait les femmes. Ajoutons au tableau la musique fort efficace de Bernard Hermann (merci Alfred!) sur les notes d’un orgue d’église, prenant ici un air bien funeste. Mal aimé donc peut être bien, mais ça n’empêcha pas un certain Quentin Tarantino de largement s’en inspirer pour son légendaire Kill Bill.

ANNEE DE PRODUCTION 1968.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Thriller dramatique où Truffaut emprunte beaucoup à Hitchcock tout en adaptant William Irish. Mise en scène glaciale et récit implacable. Jeanne Moreau impose son jeu distant et fait de cette vengeresse un personnage très sombre.

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