LA PROVINCIALE

Sans travail et sans argent, une femme quitte sa Lorraine natale, sa famille et ses amis pour tenter une nouvelle vie à Paris. Sa formation: dessinatrice en bâtiment…

Quatre ans après le choc de La Dentellière, le film qui fit exploser le talent d’Isabelle Huppert à Cannes lors de sa présentation, le réalisateur suisse Claude Goretta propose cette fois un nouveau portrait féminin, un peu moins sombre, davantage porté sur la comédie dramatique que sur la tragédie pure. Son héroïne, Christine, est une femme résolument positive, battante, désireuse de se faire une existence dorée dans la capitale, espérant établir de nouvelles amitiés et des rencontres enrichissantes. Tous ses espoirs seront hélas assez vite douchés… Goretta la filme de près, dans un Paris montré de manière sinon hostile, en tout cas peu accueillante, et une population aussi pressée qu’anxieuse. Dans ce récit lancinant rythmé par les personnages croisés au gré du hasard (un homme marié avec enfants tombe amoureux d’elle, une comédienne ne parvenant pas à vivre de son métier, un chef d’entreprise dépressif et suicidaire), ce qui se joue c’est le regard que porte sur eux l’héroïne, toujours bienveillante, jamais dans le jugement et comprenant au fur et à mesure que faire son trou au milieu de cette jungle va être périlleux. Le cinéaste peine à donner du corps à sa narration, assez statique, et laisse la quasi entièreté du film entre les mains (et sur les épaules) de son actrice principale!

Nathalie Baye, dans l’un de ses premiers grands rôles importants après La Chambre Verte de Truffaut et avant Une semaine de Vacances de Tavernier, occupe l’espace avec sa sensibilité, sa nature tranquille, son sourire radieux et grâce à elle, cette Provinciale se pare d’une épaisseur et d’une consistance bienvenues. Parmi ses partenaires, notons la présence de Bruno Ganz et de Patrick Chesnais et aussi d’Angela Winkler, une excellente actrice allemande vue dans Le Tambour, Danton et plus tard Benny’s Video. Au contraire de La Dentellière, l’ambiance générale s’avère moins pesante (quoique) même si Goretta capte plutôt bien ce que représente la solitude ressentie dans une grande ville, le sentiment du déracinement. Et à l’inverse de Pomme dans la même Dentellière, Christine ne perd pas pied, conserve son intégrité et ses principes: au total, un film gris mais pas désespéré pour autant!

ANNEE DE PRODUCTION 1980.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Une étude de caractère féminin signé Claude Goretta, à la mise en scène et au récit statique (avec quelques belles envolées) et surtout Nathalie Baye, impériale et de tous les plans.

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