LA RANCUNE

Klara Zachanassian revient à Guellen, petite ville miséreuse, d’où elle a été chassée vingt ans plus tôt, humiliée et enceinte de Serge, un homme qui l’a abandonné. Depuis, elle est devenue la femme la plus riche qui soit et vient demander des comptes. Ses concitoyens attendent après sa générosité. Elle est prête à leur verser deux millions. A une condition : tuer Serge qu’elle accuse d’avoir détruit sa vie entière…

Au départ, ce fut une pièce de théâtre écrite par Dürrenmatt, un auteur suisse, intitulée La visite de la vieille dame. L’adaptation en est confiée à un réalisateur hongrois aux oeuvres antérieures peu marquantes, Bernard Wicki, venant juste de participer au projet dantesque du Jour le plus long. Hélas, son piètre talent ne rend pas justice au texte originel qui traitait plutôt crûment du pouvoir de l’argent, de la cupidité d’une horde de villageois peu sympathiques et surtout d’une vengeance féminine  implacable. La Rancune  met en scène une femme de tête, vieillissante mais encore diablement charmante, résolue à laver son honneur autrefois sali par l’homme dont elle était follement amoureuse et qui préféra la quitter pour ne pas assumer l’enfant qu’il lui avait fait. Le fait qu’elle réclame sa tête en échange d’une grosse somme d’argent était cruel, incisif et sombre dans la pièce, ici Wicki édulcore cet aspect et du coup en enlève l’essence même. Les dialogues sont taillés à la serpe, mais le trait est surligné de façon caricaturale et manque de finesse. Même le final est modifié pour ne pas valider le pessimisme de Dürrenmatt et en perd ainsi de sa force. Au mieux voit on la lâcheté collective et le goût du sang qui anime les citoyens contre un des leurs, un thème que Wicki aurait dù creuser davantage.

Ces côtés négatifs et même assez ratés se voient un peu rattraper par une belle distribution, avec des seconds rôles de qualité (Claude Dauphin, Valentina Cortese) et surtout son duo vedette. Anthony Quinn joue l’homme accusé et traqué, assumant mal ses erreurs passées et convainc sans difficultés. Et surtout Ingrid Bergman, sur lequel tout le film repose : l’actrice y compose un rôle fort, imperiale de dureté et de « méchanceté », tout en lui apportant une humanité perceptible. Peut être est elle seulement trop « belle »et encore trop « jeune » pour incarner cette vieille dame vengeresse. L’échec fut cuisant pour La Rancune, devenant quasi invisible.

ANNEE DE PRODUCTION 1964.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Pas très bonne adaptation d'un texte de l auteur Dürrenmatt., trahi par un réalisateur faible Wicki. Ingrid Bergman et Anthony Quinn peuvent éventuellement justifier de le visionner.

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