LA REINE MARGOT

La vie à la cour et à Paris, autour du massacre de la Saint Barthélémy qui se prépare en ce 24 août 1572. Deux chevaliers chevauchent vers la capitale, porteurs d’un message pour leurs seigneurs respectifs. L’un est un fidèle de Henri de Navarre qui vient d’épouser Marguerite de Valois, l’autre du Duc de Guise qui est aussi l’amant de cette dernière…

Cette toute première adaptation cinématographique du célèbre roman d’Alexandre Dumas La Reine Margot , est entre les mains d’un des réalisateurs français les plus éminents des années 30 et 40, Jean Dréville (Le joueur d’échecs, Copie conforme). Il a la lourde tâche de rendre le faste de la Cour de Charles IX et sa reconstitution demeure un des modèles du cinéma hexagonal (en tout cas pour cette époque), avec une débauche de couleurs et de costumes qui firent grimper le budget global de la production. Visuellement, on se croirait parfois dans un conte de Grimm dans lequel le massacre de la Saint Barthélémy est évacué sans effets sanguinolents et à vrai dire, le traitement de cet épisode pourtant essentiel déçoit grandement. Certes, le spectacle visuel se trouve dans les nombreuses bagarres, mais celles ci font plutôt penser à un simple film de cape et d’épée façon Trois Mousquetaires. Dréville ne rentre pas dans la psychologie tortueuse de cette famille Médicis que le roman décrivait incestueuse, sanguinaire, violente, tyrannique, et c’est fort dommage, son film en aurait gagné en profondeur et en intérêt. Les séquences intimes entre La Môle et Margot contiennent néanmoins de beaux moments de passion.

Si l’on compare un tant soit peu avec la version plus connue et plus commentée de Patrice Chéreau sortie 40 ans plus tard, le film de Dréville semble bien poussiéreux et daté. Il y manque du souffle, du lyrisme et sûrement aussi une véritable interprétation de poids. Avant Adjani, Jeanne Moreau tient donc ce rôle complexe avec joliesse mais son charme et ses qualités d’actrice (ce sont ses débuts) n’ont pas suffisamment d’envergure. Françoise Rosay, au tempérament affirmé, incarne Catherine de Médicis avec l’aplomb nécessaire, mais là encore n’y met pas de nuances. A noter la présence de Daniel Ceccaldi en Duc d’Anjou très efféminé et l’apparition de Louis de Funès en astrologue empoisonneur. Du cinéma un peu vieillot et dans lequel tout est bien trop carré.

ANNEE DE PRODUCTION 1954.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Dréville adapte Dumas avec un certain faste, mais sans profondeur ni lyrisme. Jeanne Moreau est charmante et bonne actrice, mais ne sauve pas tout.

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