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LA VIE TRES PRIVEE DE MONSIEUR SIM

François Sim, un quinquagénaire divorcé, a pratiquement tout raté dans sa vie: son mariage, sa carrière, ses relations amicales et familiales. Il reçoit une proposition inespérée: partir dans le Sud de la France en tant que représentant de commerce pour vendre des brosse à dents qui doivent révolutionner l’hygiène bucco dentaire. Cette quête est l’occasion pour lui de repartir sur les traces de sa jeunesse et aussi de son premier amour…

Cinq ans après le brillant Le Nom des Gens, brio de comédie écrite et réalisée avec sa compagne d’alors Baya Kashmi, Michel Leclerc adapte un roman anglais signé Jonathan Coe, racontant sous la forme d’un road movie les déboires professionnels et conjugaux d’un homme, vivant sa solitude avec un semblant de détachement, mais qui en souffre beaucoup en silence. Leclerc adopte un ton de comédie, plaisante dans un premier temps, à coups de dialogues et de situations cocasses et amusantes, puis insidieusement dérive vers la nostalgie et la gravité. Avec une belle intelligence d’esprit et un sens de l’observation, le cinéaste dresse le portrait d’un homme dépressif et en demande d’amour perpétuelle, qui se parle à lui même (ou au GPS de sa voiture de fonction!!) pour défier sa pesante solitude et trouver une place dans ce monde altruiste. De là, l’émotion pointe son nez, timidement surtout, à travers une sous intrigue dans laquelle cet anti héros n’a pas de rôle direct (mais qui est censé donner un sens personnel à son parcours de vie). L’écriture du script navigue entre deux états et même si le film n’est jamais un drame pur, il propose des séquences où ce personnage nous touche infiniment, et ce malgré quelques facilités de mise en scène.

Confronté à des bribes de son passé et à des fantômes d’avant (au premier plan son père), le protagoniste découvre des vérités qu’il avait ignoré et qui expliquent en partie ses échecs successifs. Toute l’humanité du grand comédien qu’était Jean Pierre Bacri est ici utilisée pour servir le rôle de cet homme abattu, mais qui veut tout le temps sauver la face et ne rompt pas. Drôle, sensible, l’acolyte d’Agnès Jaoui, disparu trop tôt, assure là une composition tragi comique tout à fait admirable. Dans un rôle plus modeste, Matthieu Amalric apporte sa pierre à l’édifice. Moins doué pour faire des merveilles avec sa caméra, Michel Leclerc se rattrape avec ses talents d’écriture attendrissante. Il peut évidemment dire un grand merci à Mr Bacri.

ANNEE DE PRODUCTION 2015.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Comédie triste ou drame gai, selon le point de vue! En tout cas une écriture enlevée et Jean Pierre Bacri au sommet de son immense talent.

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