LE BONHEUR

François, un menuisier aime sa femme, ses deux beaux enfants et la nature. Ensuite, il rencontre une autre femme, une jolie postière, qui ajoute du bonheur à son bonheur. Toujours très amoureux de son épouse, il ne veut rien s’interdire, ni mentir, ni se cacher..

Deux ans après Cléo de 5 à 7, remarquable tranche de vie d’une femme apprenant qu’elle est atteinte d’un cancer, Agnès Varda ose un film à contre courant des conventions en vigueur. Comme une peinture impressionniste d’où se dégage une certaine mélancolie, elle élabore un conte sur la simplicité du « bonheur », sur son caractère fugace et surtout « banalise » l’adultère (très mal perçu encore à cette époque) en le débarrassant de ses clichés habituels. En effet, son personnage masculin est présenté comme un être candide, sans calcul, aimant l’amour et ne se doutant pas que son infidélité peut aboutir à un drame. La réalisatrice emprunte à l’univers de son mari Jacques Demy pour le côté coloré et ensoleillé et se démarque en y ajoutant une sensation insidieuse de fatalité qui ne prend jamais le pas sur le récit, mais qui est là sans cesse… Le Bonheur filmé dans son apparente banalité, son quotidien paisible, dans la joliesse des jours qui s’écoulent et l’insouciance de ceux qui pensent que les coeurs battent à l’unisson. La photo de Jean Rabier, caressante, allié à la mise en scène, délicate, aboutit à une oeuvre douceâtre et violente à la fois. Violente car tôt ou tard, tout se grippe et ne peut que vriller. C’est pratiquement la seule fois au cinéma qu’une liaison extraconjugale est montrée sans jugement moral et avec un grand sens des nuances.

Varda n’a pas voulu de star pour rendre son film encore plus ancré dans le réel et choisit l’ancien héros du feuilleton Thierry La Fronde, Jean Claude Drouot, lui demandant de jouer avec la neutralité la plus nette. Accompagné de sa véritable épouse à la ville, Claire Drouot, pour renforcer l’aspect véridique. Pour le rôle de la postière, Marie France Boyer, une jolie blonde aux yeux bleus vue chez Verneuil et Grangier. Baigné par la musique de Mozart idéalement mariée aux couleurs primaires des plans de nature, le film peut déconcerter et a même été interdit aux moins de 18 ans à sa sortie (!!), choquant sûrement le « bourgeois » par sa façon naturelle de désacraliser les liens du mariage. En tout cas, Varda étonne par son imperturbable parti pris pour la vie. Prix Louis Delluc.

ANNEE DE PRODUCTION 1965.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une très belle oeuvre de Varda, solaire, anti conventionnelle et simple comme un jour d'été. Quelque chose des tableaux de Renoir dans la représentation de la nature.

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