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LE MUSEE DES MERVEILLES

Minnesota, 1977. Ben Wilson, sourd de naissance, fait chaque nuit le même cauchemar. Pourquoi est il traqué par des loups féroces? New York, 1927. Rose, une fillette sourde muette, est seule dans sa chambre. Sa mère, une actrice célèbre et très absente, lui interdit de sortir à cause de son handicap. Rose contemple la ville de nuit et découpe les photos des stars dans les magazines, pour s’évader dans un monde meilleur…

Qu’est ce qui a bien pu pousser Todd Haynes, réalisateur réputé pour ses drames feutrés comme Loin du Paradis ou Carol, à se lancer dans l’adaptation d’un roman de Brian Selznick, si éloigné de son univers? Le pari du cinéaste a de quoi étonner mais aussi séduire, puisqu’il a construit son film en incluant quasiment aucun dialogue pendant plus d’une heure, pour souligner encore davantage l’isolement du petit héros, Ben, un garçon souffrant de surdité. Il n’utilise donc que les sons de la ville et la musique et compte sur le jeu de son jeune acteur Oakes Fegley (un gamin que l’on aurait pu voir chez Spielberg) pour capter notre attention. Déroulant ensuite deux histoires en parallèle, Todd Haynes prend tout son temps pour parvenir à déployer vraiment ses intentions. Hélas, ce laps de temps s’étire tellement qu’il finit par provoquer plus d’ennui que d’intérêt. Certes, le côté presque contemplatif assumé du projet (les images nocturnes de New York sont splendides) et sa propension à s’attacher au silence détonne dans le cinéma américain d’aujourd’hui, fait de tant de bruits, de plans hyper rapides et de montage nerveux. Mais force est d’avouer que l’intrigue n’est guère exaltante…

On devine par bribes ce que Haynes a voulu traiter: l’enfance livrée à elle même, la superposition des deux époques montrant que la perte de repères chez un gosse cause solitude, perdition, isolement. Dans les deux cas, la mère est défaillante (soit absorbée par son métier, soit morte trop tôt) et la filiation devient ensuite l’autre thème de la seconde partie. Plus réussie d’ailleurs, car elle contient une certaine poésie et une nostalgie émouvante. Dans un double rôle (dont celui d’une femme sourde muette), Julianne Moore démontre encore un réel talent pour la performance et sert agréablement le film. L’hommage appuyé rendu au cinéma muet rappelle un peu à Hugo Cabret de Scorsese dans lequel deux enfants revenaient sur les traces de Méliès. Au total, on peut déplorer que ce joli exercice de style soit aussi soigné sur la forme, qu’il est laborieux sur le fond.

ANNEE DE PRODUCTION 2017.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Haynes se fait plaisir avec le pari d'un film pour moitié muet. Mais il oublie de raconter une histoire. Julianne Moore sauve les meubles.

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