LE PROFESSEUR

Daniele Dominici, professeur de littérature remplaçant, arrive dans la ville de Rimini, en plein hiver, et intègre le lycée du coin. Dissimulant une souffrance dont seule sa femme connait l’origine, il est vite intrigué par une de ses élèves, Vanina, dont il se rapproche de plus en plus. Il perçoit chez la jeune femme une profonde mélancolie qui résonne en lui…

Cinéaste italien moins connu que Visconti, Fellini ou Pasolini, Valério Zurlini n’en demeure pas moins un auteur important qui a peu tourné et a surtout vu sa carrière stopper net par une mort prématurée. Il s’était fait remarquer dans les années 60 avec le très joli film La Fille à la Valise dans lequel brillait Claudia Cardinale. Le Professeur se révèle comme une de ses oeuvres les plus intéressantes, même si à sa sortie, le succès fut relativement limité. Dans l’ambiance morbide et lugubre de Rimini, ville balnéaire fantomatique, ce drame psychologique cultivant l’abstraction (peu d’informations nous sont données sur le personnage du titre) filme la lente déambulation d’un homme au passé trouble, féru d’Art et de poésie, marié à une femme avec qui il ne s’entend plus et qui tombe amoureux d’une de ses élèves, à la fois belle et trimballant un mal être perceptible. Avec des jeux de regards fréquents, Zurlini plonge dans l’âme de ses êtres blessés par la vie, des survivants fatigués par des épreuves passées, se raccrochant à l’amour ou du moins à l’idée qu’ils s’en font. De nombreuses références à l’Art répondent par le dialogue à la crise existentielle de Daniele et de Vanina (Vanina Vanini le fameux roman de Stendhal y est cité à deux reprises), les décors poisseux symbolisant l’intériorité des protagonistes scrutés par une mise en scène quasi chirurgicale.

Le Professeur c’est Alain Delon, alors au faite de sa carrière, producteur aussi du film et qui décida (sûrement à tort d’en modifier le montage pour le raccourcir et d’en changer le titre d’origine: La première nuit de tranquillité, tiré d’un vers de Goethe). La caméra l’adore, alors qu’il passe le film tout entier mal rasé, mal fringué, peu à son avantage et pourtant il incarne là un de ses plus beaux rôles. Celui d’un anti héros solitaire et tragique, écrasé par un épuisement mental qu’il restitue parfaitement et le long cheminement vers la mort qui s’annonce le rend encore plus bouleversant. Ses partenaires (Renato Salvatori, Giancarlo Giannini, Alida Valli, Léa Massari et la jeune Sonia Petrovna) le secondent avec beaucoup de mérite et de talent. Ce très beau film désabusé doit être reconsidéré au plus vite.

ANNEE DE PRODUCTION 1972.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un film mélancolique, désenchanté sur un anti héros blessé qui se débat dans une sorte de sursis. Zurlini livre un de ses plus beaux opus. Alain Delon crève l'écran dans un rôle taillé sur mesure pour lui.

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