Agent secret français, Joss Baumont est chargé d’exécuter le président Njala, tyran du Malagawi. Mais il est arrêté et incarcéré avant. Pendant deux ans, il croupit dans un bagne aux conditions de détention très dures. Il s’évade et rejoint Paris pour se venger de ses commanditaires « lâcheurs », dont son ex ami Valéra. Il va défier sa hiérarchie pour mener à bien sa mission. Un redoutable inspecteur de police, Rosen, est chargé de l’en empêcher…
Dès lors que Jean Paul Belmondo est sorti du circuit du cinéma d’auteur pour se consacrer essentiellement à des grosses productions de pur divertissement, il est vrai que même si le public l’a souvent plébiscité et suivi, la qualité de ses films baissa de plus en plus à partir de Flic ou Voyou. Exception faite sûrement de ce Professionnel, tourné en 1981, en pleine période de « belmonderies » mises à toutes les sauces! Alors pourquoi ce film ci sort il du lot ? Outre que son scénario soit en effet relativement basique (un agent secret revient pour régler ses comptes avec des traitres qui l’ont balancé) et que la mise en scène, confiée à Georges Lautner, ne soit pas spécialement brillante, une somme de qualités non négligeables ont permis d’éviter au film de tomber dans la médiocrité. A commencer par les mots de Michel Audiard, toujours affutés pour des dialogues enlevés. Ensuite par la composition musicale de Ennio Morricone, et son air très émouvant intitulé Chi Mai, repris plus tard pour des besoins publicitaires (notamment pour Royal Canin!). Dans un souci d’efficacité carrée, le script se laisse suivre sans aucun ennui et trace son chemin certes sans surprises mais diablement « encadré ». Et puis bien entendu, Le Professionnel conserve une aura par la présence de son acteur phare.
Belmondo donc, en forme olympique, malmené au départ dans les geoles africaines, victime de tortures, avant de relever la tête et de réclamer justice. Le héros se montre imbattable, inflexible, malin dès qu’il remet les pieds en France pour accomplir sa vengeance. Lautner saupoudre le tout de quelques pointes d’humour de son cru, juste ce qu’il faut pour ne pas verser dans une comédie policière de bas étage. Le reste du casting aussi a du répondant: Jean Desailly, Michel Beaune, Cyrielle Claire, Jean Louis Richard, Bernard Pierre Donnadieu et surtout en flic pourri, Robert Hossein, apporte son charisme et son jeu d’une droiture impressionnante. Enfin, il faut bien avouer que l’issue anti commerciale a surpris tout le monde et trimballe une noirceur distinguant ce polar d’un produit de genre lambda.
ANNEE DE PRODUCTION 1981.
