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LE SOLDAT AMERICAIN

Après avoir fait la guerre au VietNam, Ricky, un gangster américain, retourne à Munich où il a passé son enfance. Connu des services de police, il se fait engager pour liquider quelques criminels du coin…

A ses débuts, Rainer Werner Fassbinder monta sa propre boite de production et signa un nombre considérable de films, souvent avec la même équipe et sur des scénarios très ténus. Ces oeuvres avaient quelque chose de profondément expérimental et n’étaient pas destinées au circuit commercial traditionnel. Le Soldat Américain est pourtant le plus accessible de tous. Cet hommage assumé au cinéma américain de série B, à James Cagney et aux polars noirs ayant forgé sa cinéphilie est un film tenant surtout debout grâce à ses multiples citations et références empruntées à John Huston (un parfum de Quand la ville dort et Plus fort que le diable en ressort nettement), mais également à un autre réalisateur adoré de Fassbinder: Raoul Walsh. Economie de dialogues, décors minimalistes, narration réduite à son maximum, la marque de fabrique de l’auteur du Mariage de Maria Braun se dessine donc déjà là. Le personnage titre n’est qu’un marginal revenu sur les lieux de son enfance, chargé de toute son expérience traumatisante à la guerre, et empli d’une violence qu’il doit expulser coûte que coûte. Contrairement aux gangsters vus dans les films des studios hollywoodiens, le protagoniste se montre capable d’aimer, de souffrir, n’est pas juste cet être monolithique armé dégommant tous ceux qui croisent sa route. Fassbinder décrit une violence beaucoup plus sournoise: celle de la police utilisant les services de cet homme pour régler les comptes à des mafieux en liberté. Les deux faisant finalement la même sale besogne!

Karl Scheydt, l’acteur allemand employé par Fassbinder, charismatique et élégant avec son costume et son Stetson blancs rappelle évidemment Bogart et sa placidité exemplaire, son allure tranquille: il représente aussi une image masculine idéalisée et homo érotisée. Il ne fera que des films avec son mentor jusqu’au dernier L’Année des Treize Lunes. Très théâtral dans sa conception et délesté de tout besoin de plaire à tout prix, Le Soldat Américain révèle avant toute chose la capacité du réalisateur allemand à proposer un style de cinéma singulier et reconnaissable entre tous, bien qu’ici il soit encore balbutiant.

ANNEE DE PRODUCTION 1970.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Fassbinder expérimente avec sa caméra son style encore hésitant et signe un hommage aux séries B hollywoodiennes.

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