Eddy Roback, un truand américain qui purgeait une peine de prison en France, est libéré par des complices attaquant l’escorte policière qui l’accompagnait lors de son transfert. Roback réussit à contacter sa dernière maitresse française, Denise Vernon. Avec elle, il traverse Paris, réunit une forte somme d’argent et organise sa fuite en Belgique…
Passé totalement hors des radars lors de sa sortie discrète en France, Le Traqué fut tourné à Paris par un metteur en scène américain, Franck Turtle, n’ayant pas laissé d’empreintes mémorables dans l’Histoire du 7e Art. Sur un scénario des plus banals de gangster échappé de prison et aidé dans son évasion par une jolie pépée, le film s’embourbe très rapidement dans une mise en scène insignifiante et un déroulement narratif des plus ordinaires. Produit par Sacha Gordine, il bénéficia d’une version anglaise et française dans le but d’une exploitation la plus large possible. Pourtant, au vu de ses piètres qualités, Le Traqué ne possède guère plus d’intérêt qu’une série B noire comme Hollywood en proposait à la pelle. La caméra se balade dans un Paris nocturne, la ville étant très peu mise en valeur, avec ses nombreuses séquences de voiture, répétitives et peu captivantes. Le final, largement pompé sur celui du célèbre Scarface, n’en a ni la puissance ni le génie.
Quant à l’interprétation, elle laisse à désirer et ne parvient pas à distinguer cette oeuvre d’une quelconque manière! Mais (car il y a un mais!) la présence précieuse de notre Simone Signoret nationale peut à la rigueur justifier qu’on accorde un peu d’indulgence à l’ensemble. Ne sortant pas trop de ses emplois de garce qu’elle vient de tenir dans Impasse des 2 Anges et surtout le remarquable Manèges, l’actrice, alors au comble de sa sensualité, habite son personnage mi victime mi coupable de protectrice du truand avec assez de talent pour que l’on ne roupille pas à la vision de ce polar tout à fait oubliable.
ANNEE DE PRODUCTION 1950.
