LES 8 SALOPARDS

Quelques années après la Guerre de Sécession, dans des Etats plus très unis. Un chasseur de primes, John Ruth, traverse les montagnes du Wyoming dans une diligence, à bord de laquelle il ramène une prisonnière du nom de Daisy Domergue. Il doit la livrer au bourreau qui se chargera de la pendre. Sur leur route, ils croisent un ancien soldat le Major Warren devenu également chasseur de primes, ainsi que le soit disant nouveau shérif du coin Chris Mannix. Tout ce petit monde va débarquer dans l’Auberge de Minnie, pour se protéger d’un blizzard terrible…

Depuis le début de sa brillante carrière débutée en 1992 avec le tonitruant Reservoir Dogs, Quentin Tarantino caressait l’idée de réaliser un western, genre pour lequel il a toujours voué un amour sans bornes. Une admiration de cinéphile averti qui tient là une aubaine de montrer toute la richesse de son talent. Ces 8 salopards sont justement une synthèse parfaite du style Tarantino: on retrouve son sens aigu du cadre (les décors naturels enneigés sont d’une grande beauté), des longues plages de dialogues écrits au cordeau, teintés d’ironie et d’esprit, et puis bien entendu en point d’orgue, une violence stylisée qui éclate dans le dernier tiers. Bref, la quintessence de sa pâte est toute entière exploitée ici, avec un humour mordant, des anecdotes savoureuses et comme toujours chez lui, une maestria unique pour construire un univers baroque.

L’auteur de Pulp Fiction possède aussi un don pour diriger ses acteurs, les choisissant à la perfection et leur offrant des partitions inoubliables. Il retrouve ses habitués Samuel L.Jackson, dans une forme éblouissante, Tim Roth un peu à l’écart cette fois mais très efficace, ou Michael Madsen en bandit qui se donne des airs d’innocent. Mais aussi des comédiens aux trognes d’enfer et au tempérament de feu: Kurt Russel campe un ignoble chasseur de primes à la gâchette facile et passablement misogyne, tandis que Jennifer Jason Leigh trouve là un de ses meilleurs rôles en future condamnée à mort vulgaire, eructante, et haineuse. Toutes ces ordures ont la gueule de l’emploi de façon jouissive.

Tourné en 70mn et Ultra Panavision, un procédé qui donne une largeur aux images exceptionnelle, ce western roublard et bourré de références a été accusé par beaucoup d’être excessif et trop long (2H45 tout de même!). Mais c’est justement cette surenchère propre au cinéma de Tarantino que l’on adore, et il se permet presque de faire du Grand Guignol avec ce carnage annoncé dans l’Auberge où sont retranchés ces personnages patibulaires. Les flots d’hémoglobine et les têtes qui explosent sous les balles ont quelque chose de « cartoonesque », une violence qu’il faut lire au second degré, sans passer à côté d’une réflexion ouvertement politique. Le racisme et les retombées épouvantables de la Guerre de Sécession sont traités frontalement et toujours avec une drôlerie percutante. Autant de qualités réunies en un seul film et signées du virtuose enfant terrible du cinéma américain.

ANNEE DE PRODUCTION 2015

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un hommage au western par Tarantino : ce jeu de massacre décoiffe!

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