LES MONSTRES

Suite de dix neuf petites histoires sur les bassesses perpétrées par le genre humain chaque jour, en particulier par les hommes, dans la société italienne.

Le Fanfaron et Parfum de femme comptent parmi les réussites incontestables de leur auteur, Dino Risi. Les Monstres est considéré par beaucoup comme l’une des meilleures comédies italiennes de l’âge d’or du genre, dans les années soixante. Observateur implacable de ses contemporains, pourfendeur des travers de son époque, Dino Risi laisse libre cours à sa verve satirique. Proposant dix neuf sketches (dont certains très courts), le cinéaste croque une humanité dont la bêtise n’a d’égale que la cruauté, fustigeant l’hypocrisie, la lâcheté et d’autres comportements humains abjects ou honteux. Il dose son analyse grinçante à la fois d’humour et de férocité, montrant certes que la société possède en elle une monstruosité, mais qu’elle est engendrée par une attitude collective. Les hommes en prennent pour leur grade (roublards, menteurs, profiteurs), Risi force le trait pour créer des situations comiques, n’oubliant pas aussi l’autodérision. Le cinéaste n’est pas dupe: il sait que les travers qu’il décrit sont le lot de chaque être humain à un certain moment de leur vie.

Bien entendu, comme tous les films à sketches, les saynètes sont inégales, certaines très drôles (La bonne éducation avec ce père apprenant à son fils l’exact opposé de la conduite à tenir dans la vie, Quelle vie de chien dans laquelle un homme est prêt à tout pour l’argent et son seul plaisir ou La victime racontant comment un insupportable macho s’y prend pour quitter une de ses deux maitresses, tout en la persuadant que c’est pour son bien!!), puis d’autres plus téléphonés ou même carrément ratés et indigents. Dans la majorité des rôles tenus, Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi s’en donnent à coeur joie, se grimant en abbé, en avocat véreux, en play boy, ou même en femme. Leur jeu volontairement outrancier et théatral est le plus souvent réjouissant, même si par souci d’exagération, ils cabotinent sans vergogne. Sur sa forme purement esthétique, ce film mythique accuse des faiblesses que les années ont accentué, mais sur le fond, Risi excelle dans cette satire ô combien moderne de notre monde impitoyable et abominable.

ANNEE DE PRODUCTION 1963.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Férocité, acuité du regard et drôlerie sont au programme de cette comédie italienne. Des sketches inégaux, joués et croqués par Gassman et Tognazzi.

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