Six histoires se déroulant sous fond de vengeance…
La production cinématographique argentine perce assez rarement dans l’Hexagone et la sortie de ces Nouveaux Sauvages en 2014 a constitué une réelle bonne surprise dans le domaine de la comédie décomplexée. Prenant comme base de script l’idée selon laquelle les hommes et les femmes peuvent littéralement péter les plombs dans des situations qui les dépassent ou les rend fous, ce film constitué de six sketches distincts, dynamite la bien pensance, la morale, les à priori, la famille, le couple, etc… Mis en scène par un certain Damian Szifron avec un esprit féroce rappelant les comédies italiennes de Dino Risi, cet opus désopilant tourne autour de personnages tous au bout du rouleau et poussés dans leurs retranchements: un mannequin prend un avion et se découvre plusieurs points communs avec les autres passagers, une serveuse de restaurant a la possibilité d’éliminer un salopard ayant poussé son père au suicide, une ballade en automobile se transforme en règlements de compte routiers entre deux hommes en apparence « civilisés », une mariée découvre le jour des noces que son mari l’a trompé avec une collègue de travail invitée à la cérémonie, etc… Evidemment, Szifron met le paquet dans l’outrance afin de rendre encore plus jubilatoire certaines séquences les plus décapantes, voire méchantes! Cette vision (pas toujours si exagérée que ça) des comportements humains d’aujourd’hui provoque des rires, de l’amusement, de l’absurde et même si, comme dans bon nombre de films à sketches, deux se distinguent nettement des autres (celui des chauffards et celui du couple fraichement marié), l’ensemble n’accuse pas vraiment de baisses de régime.
Produit par la société de Pedro Almodovar, Les Nouveaux Sauvages tisse un portrait satirique du peuple argentin… tout en laissant entendre que le propos est planétaire! Le casting général participe comme il se doit à cette réussite avec des noms comme Ricardo Darin, Oscar Martinez, Leonardo Sbaraglia, Erica Rivas, etc… En sortant des clous, le film décrit avec acuité notre sauvagerie « innée », celle que l’on refoule le plus souvent, et le fait de la voir « dérailler » ainsi à l’écran a quelque chose de jouissif quand on pense à la foule de choses qui, quotidiennement, nous brule d’envie de nous aussi « perdre le contrôle ».
ANNEE DE PRODUCTION 2014.
