LES PROMESSES

Maire d’une ville du 93, Clémence livre avec Yazid, son directeur de cabinet, une bataille acharnée pour sauver le quartier des Bernardins, une cité insalubre et dirigée par des « marchands de sommeil ». Ce sera son dernier combat, elle ne veut pas refaire un autre mandat. Mais quand elle est approchée pour un poste de ministre, son ambition personnelle reprend le dessus. Cela va t’il remettre son fameux but entre parenthèses?

Thomas Kruithof, réalisateur de La Mécanique de l’Ombre en 2016, fait son retour derrière la caméra avec ce film politique, mené comme un thriller haletant. Plongeant la tête la première dans l’exercice de l’état en train de se faire, il décrit la complexité du fonctionnement des rouages et des tractations entre hommes de pouvoir et dresse le portrait pointu d’une femme, à la tête d’une mairie et déterminée à débloquer des fonds pour restaurer une cité totalement abandonnée par l’Etat. Kruithof explique que les promesses données tiennent de l’unité monétaire, que le nerf de la guerre reste l’argent (encore et toujours) et que les individus sont quantité négligeable face aux puissants! Sur un scénario intelligent, l’âpreté des discussions, des marchandages et des petites combines nous semble si bien racontées qu’on les imagine très réalistes. Sur le fond, on pense justement à l’excellent film L’Exercice de l’Etat , qui radiographiait déjà finement ce milieu d’impitoyables requins.

La mise en scène en tant que telle ne sort pas trop du carcan champs/contrechamps et se garde bien d’imposer un style vraiment original, mais elle est surtout tout au service de l’histoire. Kruithof aborde la question bien sûr inévitable de l’ambition politique, des sacrifices qu’il faut accepter, des petites trahisons qu’il faut consentir à subir ou à faire subir à ces adversaires, quand ca n’est pas à ses propres collaborateurs. Niveau castng, Isabelle Huppert (très à l’aise dans un registre autoritaire et carnassier) et Reda Kateb (au jeu subtil et profond) emportent la partie haut la main. Le petit bémol que l’on peut souligner réside dans le final: sûrement un peu trop « happy end » pour convaincre pleinement. Comme si le cinéaste avait voulu apporter un optimisme artificiel à son récit qui n’en avait pas besoin pour nous rallier à sa cause.

ANNEE DE PRODUCTION 2022.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un excellent film politique, finement écrit, mais réalisé sans originalité particulière. Huppert et Kateb duo de choc !

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