L’EXPERIENCE

Afin d’étudier scientifiquement le comportement humain, le professeur Thon enferme vingt volontaires, des hommes ordinaires, dans une fausse prison. Huit d’entre eux sont désignés pour être les gardiens et les douze autres les détenus. La règle est simple: comme dans une prison normale, les hommes doivent obéir aux matons chargés de faire régner l’ordre. L’un d’eux, Tarek Fahd, chauffeur de taxi, commence à se rebeller un peu trop. La situation va alors dégénérer…

Ce film allemand d’un certain Oliver Hirschbiegel (auteur du futur La Chute) fut un choc à sa sortie, d’autant plus qu’il était tiré de faits réels. Thriller dérangeant à la limite du supportable par moments, cette expérience scientifique montre comment des hommes au départ motivés par l’appât du gain se transforment progressivement en individus violents et dangereux. Le script décrit clairement la situation se dégrader dès lors que le pouvoir monte à la tête de certains et entrainent des atteintes à la liberté et à la dignité des autres. L’effet de groupe jouant bien sûr son rôle le plus désastreux: dans une atmosphère suffocante, le film fouille les tréfonds les plus abjects de l’âme humaine, sa capacité à abuser d’une autorité passagère. Au niveau de l’image, l’esthétique ne semble pas avoir été le principal souci du réalisateur, il a cherché d’abord à heurter avec des images frappantes, des séquences d’humiliations, de tabassage, et une tension mentale permanente. En cela, la mise en scène est éloquente et ne minimise aucune dérive. L’univers carcéral et le confinement d’êtres humains révélant ainsi leur animalité rappelle bien sûr le mythique Shock Corridor et atteste du célèbre dicton de Kant: « La possession du pouvoir corrompt inévitablement la raison« . Le traitement narratif privilégie l’action pure (surtout dans son dénouement), même s’il ne sacrifie pas totalement l’étude psychologique. Essayant juste d’adoucir le propos par une histoire d’amour (un peu superficielle) vécue entre le héros et une jeune fille rencontrée avant son internement. Les flash backs de leur idylle n’étant pas le point le plus réussi du métrage d’ailleurs.

Interprété par un jeune et bel acteur allemand vu dans Cours Lola Cours, Moritz Bleibtreu possède à la fois un côté très animal et vulnérable convenant parfaitement au rôle. Du fait de son pays d’origine, L’Expérience évoque dans notre subconscient les persécutions concentrationnaires pratiquées par les nazis, le sadisme érigé en pratique quotidienne pour casser l’individu dans son libre arbitre. Avec son réalisme affiché, cette oeuvre radicale tend un miroir peu reluisant à une société capable d’agressivité et de violence extrême et a pourtant reçu un accueil favorable dans de nombreux festivals, remportant deux prix du Meilleur Réalisateur à Montréal et Munich. Ames sensibles ou impressionnables, vous voila prévenus!

ANNEE DE PRODUCTION 2001.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre dérangeante et puissante sur les abus de pouvoir dans une fausse prison, au cours d'une étude scientifique. Venu d'Allemagne, le film ne fait aucune impasse sur la violence. Moritz Bleibtreu est très convaincant.

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