L’HERITIERE

En 1850, à New York, Catherine Sloper, une héritière au physique ingrat et un peu « simple » vit avec son père qui ne lui prodigue que peu d’affection. Elle rêve encore qu’un homme lui fasse enfin une demande en mariage, pour ne pas finir vieille fille. Jusqu’au jour où elle croise le chemin de Morris Towsend, un beau jeune homme sans le sou, qui lui fait une cour assidue. Lui jurant un amour sincère. Catherine n’attend plus que la bénédiction de son père pour accepter la main de Morris, de plus en plus pressant…

Après ses gros succès antérieurs dûs à sa collaboration avec Bette Davis (Jezebel, La Vipère) le réalisateur américain William Wyler, un des seuls à Hollywood à détenir le contrôle total sur ses films, met en scène une adaptation d’Henry James (Washington Square) et replonge dans le New York victorien du milieu du 19e Siècle. L’Héritière repose sur un travail de mise en scène hyper soignée, une image en noir et blanc absolument splendide et un récit méticuleux. Un scénario narrant l’évolution d’un personnage féminin sans attraits au départ et qui à force de duperie, de manque d’affection et de coups au coeur va devenir un être plus dur, plus aguerri et plus cruel aussi. Wyler se sert admirablement de l’espace exigu de l’appartement qu’elle occupe pour la suivre avec sa caméra, corsetée non seulement dans son statut d’éternelle célibataire, mais aussi en proie à un père méprisant ne lui renvoyant qu’une image négative d’elle même. Les escaliers que Catherine monte et descend sans arrêt tout au long de l’intrigue évoque à chaque fois son état d’esprit (abattu, combatif, désillusionné, etc…) et jouent un rôle central. Avec des plans séquences « léchés », Wyler donne naissance à l’émancipation d’une femme bafouée, brisée d’avoir cru sincèrement à un amour factice, celui d’un jeune homme trop beau pour être honnête.

Ce roman noir familial, empreint d’amertume et de dureté, se joue sur l’air de « Plaisir d’amour » dispensant au passage des réflexions sans détour sur les sentiments trahis et sur les illusions perdues. L’Héritière bénéficie, au delà de sa beauté formelle, d’une direction d’acteurs à saluer des deux mains: Olivia De Havilland passe par plusieurs registres pour rentrer dans la peau de cette femme éteinte, prenant peu à peu conscience de ce qui l’entoure et son jeu expressif se distingue du glamour souvent trop « utilisé » par les studios à cette époque. Elle obtint l’Oscar de la meilleure actrice (le second de sa carrière après A chacun son destin). Pour lui faire face, Montgomery Clift impose son insolente beauté énigmatique (à aucun moment on ne parvient à déceler ses véritables intentions) et un travail d’acteur toute en retenue. Sous les crinolines et les bonnes manières, se déroule sous nos yeux une tragédie mélodramatique sans pareille.

ANNEE DE PRODUCTION 1949.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Wyler a élévé le classicisme à un haut degré de perfection formelle et le démontre encore ici avec ce grand film sur l'amour déçu. Noir et blanc admirable. Olivia de Havilland dans un des ses grands rôles. Clift beau et bon.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Wyler a élévé le classicisme à un haut degré de perfection formelle et le démontre encore ici avec ce grand film sur l'amour déçu. Noir et blanc admirable. Olivia de Havilland dans un des ses grands rôles. Clift beau et bon. L'HERITIERE