MANEGES

A la suite d’un accident survenu à sa femme Dora, Robert se rend immédiatement à son chevet et va découvrir peu à peu que cette dernière lui a joué la comédie de l’amour, avec la complicité de sa mère cupide. Quand celle ci arrive à son tour à l’hôpital, elle raconte à Robert le plan machiavélique qu’elles avaient fomenté…

Avant guerre, la noirceur de certaines oeuvres annonciatrices du chaos s’était déjà illustré dans Quai des Brumes ou La Bête Humaine, pour ne citer que deux exemples les plus notoires. Après guerre, un pessimisme encore plus noir habitait l’esprit de certains scénaristes, tel Jacques Sigurd, auteur de ce Manèges, porté à l’écran par Yves Allégret. Il s’agit certainement là du film le plus sombre de toute cette période troublée, mettant en scène des personnages aux desseins ignobles, à la moralité plus que douteuse, à un manque total d’humanité. Raconté à l’aide de flash backs éclairant la mentalité la plus effroyable, Manèges est l’histoire diabolique d’une manipulation sentimentale, le calcul d’une femme pour se faire épouser d’un homme riche, tout en prétendant l’aimer, et ne reculant devant rien pour satisfaire sa cupidité. Ce bijou de cruauté impose sa narration impeccable, tissant sa toile telle une araignée dans le but d’étouffer sa victime. Assumant parfaitement sa méchanceté, le film regorge de dialogues crus pour l’époque, ne ménageant pas la gent féminine, dénonçant les agissements de deux harpies calculatrices et sans coeur. Allégret multiplie les différents points de vue, parvenant à rendre le tout plus fluide et plus aigre encore.

Reprenant le trio de comédiens qui avait percé dans son opus précédent, Dédée D’Anvers, le réalisateur dirige fort bien Bernard Blier, idéal en mari naïf et dupé, découvrant que son bonheur ne repose que sur du vide. Mais c’est la sublime Simone Signoret que l’on retient évidemment en premier lieu, absolument abjecte en salope intégrale, redoublant de séduction et de duplicité, secondé par Jane Marken, abominable en marâtre complice. Comment oublier leurs éclats de rires retentissants, résonnant dans nos oreilles comme autant de coups bas destinés au pauvre amoureux trompé? Manèges fait  partie de ces films radicaux qui causent un choc définitif. Si tant est que l’on ai le courage de plonger dans ce puits de boue sans fond.

ANNEE DE PRODUCTION 1949.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

D'une noirceur quasi inégalée pour un film français d'après guerre, ce Manèges donne le tournis par son implacable récit, sa réalisation inspirée et une Simone Signoret extraordinaire dans son rôle le plus rude.

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