Installée à Paris et se faisant passer pour une danseuse javanaise du nom de Mata Hari, une troublante espionne à la solde du Kaiser tombe amoureuse d’un officier français. La première guerre mondiale bat alors son plein…
Entre le film d’espionnage, la comédie et le drame romantique, ce Mata Hari n’a pas laissé de traces dans la mémoire cinéphile, à l’inverse des films sur le même thème autrefois réalisés avec les mythiques Greta Garbo et Marlène Dietrich. Et pour cause! Si l’oeuvre a des accointances certaines avec le cinéma de François Truffaut (qui en a écrit le scénario et les dialogues et a participé à la production), la réalisation en a été confiée à Jean Louis Richard, scénariste et acteur à ses heures et qui semble ici peu apte à mener une mise en scène suffisamment tenue pour capter son auditoire. A bien des égards, cette reconstitution romancée de la vie de la célèbre espionne tient assez peu la route, faute à une narration hésitante, bancale, ne se positionnant jamais dans un genre ou un autre et n’en traitant correctement aucun au final! Richard a une vision approximative du personnage et au milieu d’intrigues peu prenantes sur ses activités auprès du Kaiser, elle tombe sous le charme d’un bel officier français, sauf que cette idylle ne fait jamais avancer le film. Outre le récit dispersé, la réalisation médiocre achève de condamner l’entreprise aux oubliettes.
L’unique intérêt à la découvrir reste la fascinante Jeanne Moreau, auréolée star deux ans avant avec Jules et Jim, et qui amène un peu de mystère et de fantaisie à ce personnage trouble. D’autant qu’elle est amoureusement filmée par Jean Louis Richard, alors son mari à la ville! Au rayon des seconds rôles de poids, on retrouve Claude Rich, Jean Louis Trintignant, Henri Garcin et Franck Villard, sans qu’aucun n’imprime leur talent pourtant bien réel. Outre Moreau, sauvons à la rigueur la musique de Georges Delerue et la scène finale de l’exécution particulièrement bien restituée. Gageons que si Truffaut avait lui même dirigé cette histoire, il aurait su lui apporter la rigueur et le souffle dont elle manque singulièrement ici.
ANNEE DE PRODUCTION 1964.