NUAGES EPARS

Yumiko Eda et son mari se préparent à partir vivre aux Etats Unis. Mais, subitement, un accident terrible survient et l’époux meurt. Rongé par le remords, Shiro Mishima, le responsable de l’accident décide de verser une pension à la jeune veuve, et de maintenir le contact avec elle…

Il s’agit de l’ultime film du cinéaste japonais Mikio Naruse, à la notoriété importante dans son pays, mais assez peu connu chez nous. Il était le peintre des humeurs, des climats, s’épenchant sur l’âme humaine et ses tourments, explorant les sentiments souvent contradictoires et complexes de ses personnages. Ces Nuages Epars s’inscrivent dans la même veine, au travers d’une dramaturgie lente, qui prend son temps, mais dont le récit accroche d’emblée. Le virage que prend le scénario avec la mort prématurée du mari se confirme ensuite avec une analyse très fine sur le deuil, l’amertume et la solitude. Solitude de la veuve éplorée et celle du responsable de l’accident , dévoré par la culpabilité, et tentant de racheter à tout prix sa faute. Naruse les filme soit séparement , soit ensemble, montrant combien leur souffrance modifie leur vie et leur destin. Et comme il aime faire croire à l’impossible, il va créer une attirance entre ces deux êtres, à priori irréconciliables. La beauté du film réside dans ce basculement entre colère, ressentiment, puis entre honte et désir. Avec beaucoup de pudeur et de subtilité, le réalisateur élabore au fil des séquences, un sentiment amoureux qui ne dit pas son nom, ou en tout cas qui n’est jamais dans l’effusion.

Comme chez Ozu, dont il est l’héritier direct, Naruse se sert des élements extérieurs pour installer des respirations, des souffles de vie, notamment grâce à l’eau et la superbe scène sous une pluie battante, lorsque les deux amoureux se réfugient, comme pour enfouir aussi leur chagrin. On pense aussi au cinéma de Douglas Sirk et ses mélos flamboyants, où tout démarre par un drame et où la résilience laisse place à la douleur. Les soubresauts du corps et du coeur se lisent sur les visages du couple, formé par Yoko Tsukasa et Yuzo Kayama, sensibles et délicats comme une fleur d’été. Une oeuvre poignante, mais qui possède aussi un certain pessimisme, bien dans la mentalité japonaise et issue de leurs années de guerres. Le final mélancolique et déchirant donne à ce film un côté testamentaire parfait pour célébrer le talent de Mikio Naruse.

ANNEE DE PRODUCTION 1967.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Très belle oeuvre du japonais Naruse. Un amour impossible, un drame puissant.

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