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PERIL EN LA DEMEURE

Un bel homme, professeur de guitare, assez jeune, assez naïf, pénètre dans la demeure d’un couple marié pour donner des cours à la fille ainée. Il a une aventure avec la mère, déclenche la jalousie du mari, intrigue aussi la voisine qui semble le surveiller à sa manière. Et lie bientôt connaissance avec un tueur, pas tout à fait dans les parages par hasard…

Dans la longue filmographie du cinéaste français Michel Deville, il y a quelques excellentes oeuvres se détachant du lot et ce Péril en la demeure en fait indéniablement partie. Basé sur un genre mal défini (thriller? comédie dramatique?), le film est adapté d’un roman policier de René Beletto, dont Deville garde les éléments chers à ses obsessions comme les rapports pervers de couple (on se souvient d’Eaux Profondes), de la manipulation de l’individu (Dossier 51, Toutes peines confondues) et de voyeurisme façon Hitchcock. Les personnages (trois femmes, trois hommes) se croisent et se surveillent dans une atmosphère à l’érotisme sensuel, où un jeu de dupes se met en place autour du candide héros principal. Qui piège qui, qui manipule qui? Les enjeux sont délibérément cachés par Deville, accentuant le mystère d’un scénario construit au millimètre et embelli par des dialogues intelligents. Péril en la demeure se déroule souvent sur des fonds musicaux tels que Brahms ou Schubert, donnant une note caractéristique à chaque situation, le manège dans lequel nous sommes conviés fonctionne grâce aussi à une mise en scène virtuose, pleine d’idées. Deville joue avec les mots, se fend de quelques plans fantaisistes et agrémente le tout d’un montage aussi rapide que déroutant. Les ellipses ne gênent nullement à la compréhension de l’intrigue, se dessinant peu à peu et réservant des surprises inattendues.

Une distribution de haute volée ajoute bien sûr un intérêt majeur à ce polar qui ne dit pas son nom: Nicole Garcia, parfaite en maitresse faussement innocente, Michel Piccoli tout à fait à sa place en mari observateur, Richard Bohringer dans un de ses meilleurs rôles campe un tueur solitaire plutôt curieux, et enfin Anémone étonne complètement en voisine boiteuse à la diction saccadée. Christophe Malavoy incarne celui autour duquel toutes les passions se cristallisent, une sorte de miroir de toutes les obsessions (masculines et féminines) et se sert malicieusement de son physique de beau brun ténébreux. Deville reçut à juste titre le César du meilleur réalisateur pour cet opus, modèle de perversion sophistiquée.

ANNEE DE PRODUCTION 1985.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Ce très bon film de Deville entremêle l'adultère, la musique, le policier, le drame dans une trame élégante et servie par un superbe quatuor d'acteurs.

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