Claire Cooper, illustratrice de livres pour enfants, est depuis quelques temps tourmentée par des visions effrayantes et prémonitoires, apparaissant dans son esprit soit le jour, soit la nuit quand elle rêve. Elle est hantée par la présence d’un serial killer qui ne tarde pas à kidnapper sa fille. Les médecins semblent impuissants à la guérir et la police ne la prend pas du tout au sérieux…
Après les franches réussites de The Crying Game et Entretien avec un vampire, Neil Jordan entame la pente descendante avec ces Prémonitions. Son scénario, faussement malin, se veut un mélange angoissant de fantastique et de thriller, un peu dans veine de Sixième Sens, sorti la même année, le talent en moins! Cette histoire de mère capable de prédire les événements avant qu’ils n’arrivent (surtout les plus dramatiques, tant qu’à faire!) ne nous accroche que dans son ouverture, mais Jordan cède très vite à une surenchère d’effets, plus proches du cinéma d’horreur, et qui s’additionnant finissent par désamorcer toute la terreur censée naitre de ce sujet. Hésitant entre le mystique et l’onirisme, le cinéaste irlandais ne trouve pas la note juste et son film dérive lentement vers du policier très classique, où l’ennui n’est pas loin! Pour atteindre un effroi certain, il aurait plutôt dû miser sur la suggestion ou l’étrange, mais sa surcharge visuelle plombe hélas son récit.
Au niveau de la distribution, Annette Bening fait tout ce qu’elle peut, passant le plus clair de son temps à prendre un air effrayé ou désespéré, tandis que Robert Downey Jr campe un timbré total sans la moindre finesse. Plus nuancés, Aidan Quinn et Stephen Réa (un habitué chez Jordan) parviennent un peu plus à exister, mais leurs rôles sont sacrifiés. La photographie, signée Darius Khondji, peut par contre à la rigueur apporter du positif à un ensemble décevant. Si le film se laisse regarder d’un oeil distrait, il est sûr qu’aussitôt vu, aussitôt il tombe aux oubliettes.
ANNEE DE PRODUCTION 1999.