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RUDE JOURNEE POUR LA REINE

Jeanne Brulé, une femme de ménage simple, d’une cinquantaine d’années, est coincée dans une famille unie, mais morne et tracassière. Dans son petit pavillon de banlieue, elle fait des rêves d’une vie meilleure. Grâce à la presse people, elle s’évade de son quotidien par des pensées l’aidant à supporter cette existence.

René Allio fut particulièrement remarqué pour son drame familial La Vieille Dame Indigne, au mi temps des années 60. Cette fois, il dresse un nouveau portrait de femme dans ce conte social, aux accents politiques marqués: une héroïne de l’ombre comme on dit pudiquement aujourd’hui, femme de ménage, mariée à un veilleur de nuit et se démenant pour faire vivre toute une famille de prolétaires, habitant tous dans un pavillon sans éclat, vivant des vies peu reluisantes. La reine du titre, c’est cette Jeanne justement, car pour endurer ses tâches ingrates et pénibles, elle « sublime » sa vie par son imaginaire foisonnant, lui donnant l’illusion d’un statut social important, comme si elle était le personnage central d’un roman photo. Allio pointe du doigt l’influence déjà grandissante des journaux à sensations, des médias mettant sans cesse en avant des existences romanesques et moins « plates » que les nôtres. Son scénario a ceci de déroutant qu’il oscille en permanence entre la réalité du milieu populaire dans lequel stagne Jeanne et les pensées oniriques qu’elle nourrit pour s’en échapper. D’où des séquences tombant vite dans des retournements de situations pouvant prêter à sourire par leur loufoquerie, leur décalage. Le cinéaste garde une tendresse visible pour chacun de ses protagonistes, simples ouvriers comme ancien taulard et le ton du film reste en équilibre entre la comédie et le drame (sans forcer le trait).

Toutefois, la véritable raison d’être et principale réussite majeure s’appelle Simone Signoret. Elle est remarquable de justesse dans cette partition de la bonne et brave quinquagénaire, usée avant l’âge, tenant son cap coûte que coûte grâce à ses rêveries de midinette. L’actrice, tout le temps en phase avec le propos généreux véhiculé par le récit, trouve un bel écrin à défendre. Le film fut un échec public, injustement boudé car sûrement trop « original » dans son traitement. L’aliénation de la femme y était pourtant décrite avec une intelligence rare.

ANNEE DE PRODUCTION 1973.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Comédie dramatique au script singulier, magnifié par une impériale Signoret. Propos politique fort.

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