SICK OF MYSELF

Signe vit dans l’ombre de son petit ami Thomas, à qui tout réussit et elle se sent transparente. En manque d’attention, elle décide de faire croire à son entourage qu’elle est atteinte d’une maladie très rare. Mais son mensonge fonctionne si bien qu’il lui « échappe »…

Dans la droite lignée du travail de Ruben Ostlund, le cinéaste norvégien récompensé deux fois à Cannes avec The Square et l’an passé avec Sans Filtre, un de ses compatriotes du nom de Kristoffer Borgli propose avec ce second long métrage une satire acide sur un des maux de notre époque: la maladie du Paraître! Mettant en scène une jeune fille au besoin de reconnaissance pathologique, il invente cette histoire barrée en imaginant qu’elle va tout faire pour attirer l’attention sur elle. Allant jusqu’à avaler des doses médicamenteuses si fortes qu’elles vont provoquer des nécroses faciales abominables, attisant bien sûr la curiosité malsaine de ses proches. Borgli tire à bout portant sur notre société obsédée par l’image, les réseaux sociaux, la célébrité et dénonce un jeu des apparences pouvant devenir évidemment aussi nocif que dangereux. Il adopte pour ce faire un ton presque cocasse au départ (même si l’on rit de manière un peu dérangeante), puis son récit dérive lentement vers un drame plus profond. Le narcissisme évoqué ici est d’autant plus accentué qu’il se joue à deux dans ce couple toxique, où chacun ne pense qu’à soi et ne peut vivre sans être exclusivement regardé et écouté. Sick of Myself pointe du doigt l’individualisme à tout crin avec de bonnes idées et une pertinence salutaire.

Mais sur sa durée (pourtant raisonnable de 1H37), le film laisse aussi entrevoir ses faiblesses: surtout une ironie un peu trop systématique et une mise en scène démonstrative finissent par désamorcer la férocité du propos. L’actrice principale, Kristine Kujah Throp, rend son personnage fascinant et pitoyable à la fois et le maquillage qui la défigure fonctionne bien. Le cinéaste norvégien assume librement de vouloir choquer (certaines images créent d’ailleurs un malaise réel), de bousculer les mentalités sur cette volonté ridicule d’être au centre de tout pour compenser un vide intérieur. Toutefois, sa radicalité TRES (trop) poussée encourt le risque au mieux de laisser perplexe, au pire de lasser.

ANNEE DE PRODUCTION 2023.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Satire féroce sur l'obsession du paraître, ce film norvégien ne manque pas de qualités et interpelle. Un côté too much empêche une totale adhésion. Bonne interprétation féminine.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Latest articles

Satire féroce sur l'obsession du paraître, ce film norvégien ne manque pas de qualités et interpelle. Un côté too much empêche une totale adhésion. Bonne interprétation féminine.SICK OF MYSELF