Mathieu, la cinquantaine, doit tout à son ami Vincent: sa maison, son travail, et même de lui avoir sauvé la vie dix ans plus tôt. Ils forment avec leurs compagnes respectives, Juliette et Delphine, un quatuor inséparable. Jusqu’au jour où Mathieu découvre que Vincent entretient une liaison torride (et sérieuse) avec une certaine Elsa…
Trois ans après son excellent Les Choses Humaines, l’acteur réalisateur Yvan Attal revient avec son tout premier thriller , servant de base à son huitième long métrage. Une histoire d’adultère, de culpabilité, d’amitié tourmentée et de faux semblants qu’il ne semble pas avoir su construire de manière aussi inspirée que d’habitude. En effet, ce récit cousu de fil blanc, encombré en outre d’une voix off aussi gênante que superflue (censée expliquer les états d’âmes du héros, plutôt un anti héros d’ailleurs!), peine à convaincre dès son entrée en matière, où tout est trop explicité, trop prémâché et ne permet pas au spectateur de profiter du « mystère » que le film voudrait entretenir. Attal, nettement plus à l’aise dans la comédie de moeurs (Ma femme est une actrice) ou la comédie douce amère (Mon chien Stupide), joue mal des ressorts du polar et évente son suspense à mi parcours, retirant toute possibilité de surprises ou de coups de théâtres. L’intrigue aurait pu gagner en intensité si le rapport amical des deux hommes avait été plus affiné, leur complicité et leurs liens ne reposant que sur des enjeux bien fragiles. L’acteur cinéaste ajoute la notion de hasard dans les choix ou actions guidant nos vies, sans là non plus la traiter comme il se doit.
Un Coup de Dés réunit un quatuor de comédiens que l’on prend plaisir à voir jouer: outre Attal lui même se donnant le mauvais (et pourtant premier rôle), Guillaume Canet l’assiste en ami fidèle pris dans un adultère envahissant, tandis que du côté des femmes, Marie José Croze incarne l’épouse compréhensive et dévouée avec son naturel coutumier et Maïwenn hérite du personnage de la femme trompée, puis accusée. Il n’empêche qu’au delà des qualités des interprètes, cette première incursion d’Yvan Attal dans le thriller n’aboutit qu’à un pétard vaguement mouillé et décevant de sa part. Sortir de sa zone de confort comporte des risques louables, ici hélas peu payants.
ANNEE DE PRODUCTION 2024.
