14 Juillet 1789, la révolution a commencé. Affamé et assoiffé de liberté, le peuple de Paris s’empare de la prison de la Bastille, symbole du pouvoir. A l’ombre de ses tours, le verrier Louis Joseph, dit l’Oncle, ainsi que les habitants de l’immeuble, se réjouissent de la tournure des événements, mais restent sceptiques sur l’issue de l’insurrection…
Scénariste et réalisateur, surtout connu pour son film politique percutant L’Exercice de l’Etat, Pierre Schoeller voulait évoquer la période troublée de l’après Révolution Française depuis assez longtemps et a mûri son scénario de longue haleine. Revenant sur les quatre ans qui séparent le 14 Juillet 1789 et l’exécution du Roi Louis XVI, il place son récit du point de vue du peuple dans son combat pour obtenir liberté, justice et dignité. Il présente des personnages solidaires, unis dans leur courage et leur désir de s’inventer une citoyenneté à travers des valeurs fondamentales comme l’égalité, la souveraineté et l’insoumission. Schoeller explique par maints détails ce qui va se mettre en marche pour accéder à la fin de la monarchie et au rejet du monarque accusé de trahison envers son peuple. La reconstitution d’époque, fastueuse, travaillée, autant dans les costumes que dans les décors est une des qualités certaines du métrage et il faut particulièrement la souligner. Ceci dit, l’ensemble tombe également dans un aspect pédagogique, ressemblant à une synthèse (hélas trop longue) d’épisodes de notre Histoire de France, par moments intéressante, à d’autres un peu démonstrative. Un Peuple et son Roi relate la naissance de la République, la signature de la Constitution, le jugement du Capet, les prises de parole successives des députés (Robespierre, Marat, Danton, etc…) ayant joué des rôles clefs dans la décision de voter la Mort pour le Roi.
Schoeller a convoqué une distribution solide et très accrocheuse, réunissant Adèle Haenel, Gaspard Ulliel, Olivier Gourmet, Noémie Lvovsky, Izia Higelin, Louis Garrel, Denis Lavant, Céline Sallette, Niels Schneider, et d’autres encore, investis dans cette aventure ambitieuse. En Roi déchu promis à l’échafaud, Laurent Lafitte convainc en l’espace de quelques scènes seulement. Entre lyrisme et réflexion sur un tournant fondamental de notre Histoire, cette oeuvre manque sûrement d’émotion par son obsession à asséner son didactisme constant et aurait gagné à resserrer son montage.
ANNEE DE PRODUCTION 2018