VICTORIA

Victoria, la quarantaine, avocate pénaliste, séparée de son mari David qui entend faire état de leur vie commune, se trouve sollicitée par un ami, Vincent,  accusé d’une agression physique grave sur sa compagne. Elle finit par accepter, tout en ayant un mal fou à imbriquer vie professionnelle et relations privées. Elle engage Sam, un ancien client dealer, pour s’occuper de ses enfants et gérer ses affaires courantes… sans se rendre compte que le jeune homme est fou amoureux d’elle…

Sept ans avant son triomphe mondial d’Anatomie d’une Chute, la réalisatrice française Justine Triet avait déjà fait parler d’elle (plus modestement toutefois) avec cette comédie cocasse et originalement écrite autour d’une avocate à la fois sexy, limite dépressive, en quête de sens existentiel et ne reconnaissant plus l’amour alors qu’elle l’a pile sous ses yeux. Une sorte de « working girl » moderne, active, ou « passive agressive » comme la surnomme une de ses amies, affligée de la voir constamment en perdition. On reconnait la patte de Triet, dans ses dialogues intelligents, spirituels, ne cherchant pas forcément le « bon mot » mais en tout cas adeptes de répliques qui claquent. Le loufoque le dispute au surréaliste (comme cette séquence où un chien est appelé à témoigner à la barre en plein procès), le tout dans un récit construit au millimètre. La vitalité de la réalisation entraine Victoria dans une sorte de comique « pince sans rire », jamais con, souvent perspicace. Justine Triet ne fait pas dans la comédie grasse faussement hilarante, elle préfère les « punchlines » pensées et néanmoins drôles, fait plutôt rare dans le cinéma français contemporain. Sans être ouvertement féministe, le film déroule un tapis rouge aux femmes (fortes ou fragiles, victimes ou dominatrices) et laisse assez peu de place aux hommes, ou alors pour les affubler de travers majeurs: le client et ami est insupportable d’égoïsme, l’ex mari ne songe qu’à publier ses écrits au mépris de la vérité, le jeune dealer n’ose pas brusquer l’héroïne et l’aime en secret).

Victoria c’est Virginie Efira! Dans ce rôle déterminant dans son apogée au rang des actrices qui comptent désormais. Jouant magistralement la paumée, la poisseuse, la défaite, et finalement la super gonzesse capable de créer un électrochoc par la puissance de ses mots. A ses côtés, Vincent Lacoste incarne l’amoureux transi essayant de trouver sa place dans l’existence chaotique de sa Belle, Melvil Poupaud campe l’ami accusé avec un aplomb qu’on ne lui connaissait pas, Laure Calamy possède le répondant voulu pour endosser le rôle de l’avocate défendant les intérêts de sa cliente et collègue et marque des points en seulement deux scènes mémorables. Avec son second long métrage, Justine Triet sort déjà des sentiers battus et la suite ne fera que confirmer cet état de fait.

ANNEE DE PRODUCTION 2016.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Deuxième opus de Justine Triet dans le registre de la comédie spirituelle et c'est un coup gagnant! Dialogues piquants, récit hyper construit. Une distribution impec conduite par l'excellente Virginie Efira.

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