Carole et Alex sont deux voleuses de génie, et meilleures amies depuis toujours. Sous la coupe de Marraine depuis des années, elles rêvent d’être libres. Avec l’aide de Sam, une championne de moto, elles se lancent dans une ultime aventure pour s’affranchir de cette vie de cavale…
Après son excellent drame d’époque Le Bal des Folles tourné pour Amazon Prime en 2021, l’actrice réalisatrice Mélanie Laurent revient avec un nouveau long métrage placé sous le signe de la comédie policière, cette fois sous la houlette de Netflix. Elle dirige ce film d’action au féminin, directement adapté d’une BD « La Grande Odalisque » et s’éloigne, du coup, du style de ses précédents opus. Calibré pour plaire à un large public, Voleuses démarre sur les chapeaux de roues, alignant des dialogues inégaux, parfois « cool » et amusants, parfois ne volant pas très haut, en tout cas ne se prenant pas trop au sérieux, ce qui est une qualité en soi! Mélanie Laurent combine un récit sans surprises avec ses séquences musclées programmatiques et d’autres plus « intimes » pour souligner les liens de ces deux voleuses de charme, avant qu’une troisième ne vienne se greffer dans leur équipe de choc! Bien sûr, impossible de ne pas penser aux Drôles de Dames avec un ton plus moderne et plus tarantinesque, n’échappant pas à certaines facilités inhérentes au divertissement populaire. La réalisation semble un peu se foutre de « se démarquer » ou de faire original, elle est juste là pour servir le trio au mieux et livrer un plaisir fugace, s’étiolant par moments avec quelques longueurs. Il est intéressant de noter que le film n’est pas « anti mecs » comme on aurait pu s’y attendre, il trimballe un féminisme « sain » et pas trop exagéré, jusqu’à son final prouvant définitivement que les nanas n’ont pas nécessairement besoin d’un gars pour trouver un apaisement dans leur vie!
Voleuses attire bien sûr par son affiche de stars : en premier lieu, Adèle Exarchopoulos, incontournable, s’éclatant comme une folle dans un genre inédit pour elle, et dont l’aisance fait plaisir à voir! Mélanie Laurent se filme elle même, et plutôt bien, sans tomber dans un trip ego surdimensionné à la Maïwenn. La petite nouvelle Manon Bresch, une quasi inconnue, au jeu plus limité est surtout agréable à regarder. Enfin, la participation de la diva Isabelle Adjani, campant la « marraine » du gang sur quatre petites scènes, offre l’occasion de l’apprécier dans un rôle loin de ses compositions dramatiques. Vous l’aurez compris, Voleuses ne restera pas dans les mémoires cinéphiles pour très longtemps, mais assure deux heures d’action et de coolitude plutôt valables.
ANNEE DE PRODUCTION 2023.
