Alors que des hordes de zombies déferlent sur les États-Unis, la population terrifiée tente par tous les moyens d’échapper à l’attaque des morts-vivants, mais ni les villes ni les campagnes ne se révèlent sûres.
George A. Romero a révolutionné le cinéma d’épouvante en 1968 avec son premier film choc fauché La Nuit des Morts Vivants, tourné en noir et blanc, avec un réalisme confondant et marqua les esprits de plusieurs générations. Dix ans après, il réédite cet exploit avec cette sorte de « suite » sur le même thème, à savoir une invasion de morts vivants à travers les Etats Unis, dévorant de la chair humaine pour se « reproduire » et entrainant un vent de panique général. Mais cette fois, Romero y ajoute la couleur, des effets spéciaux et des maquillages signés Tom Savini (spécialiste du genre), une débauche d’hémoglobine et de mutilations toutes plus gores les unes que les autres. Au point que la censure s’en mêla et exigea des coupes drastiques dans le montage final, en tout cas sur le sol américain. Du coup, pour l’exploitation en Europe, Romero s’adjoint les services de l’italien Dario Argento, autre maitre fan de sang, pour superviser une version plus conforme à ses désirs. La musique des Goblin (le groupe venant de connaitre un succès monstre avec Suspiria) tourne en permanence comme un leitmotiv entêtant symbole de l’horreur en cours. Des images violentes bien sûr, des zombies surgissant de partout et de nulle part et se faisant dézinguer par un groupe de survivants armés jusqu’aux dents! On se croirait parfois dans un western urbain, sauf qu’ici le cauchemar prend toute la place. Pas une minute ou presque de répit dans l’action, avec tout de même comme défaut notable, une succession de séquences d’attaque assez répétitives que Romero aurait pu écourter un brin au montage.
Peu d’humour pour décrire un monde totalement déshumanisé, soumis aux plus bas instincts: rester en vie et ne pas se laisser mordre par une des créatures errantes assoiffées de sang frais. Inutile de préciser que dans ce type de productions, les acteurs n’ont que peu d’importance et niveau dialogues, leur latitude de jeu se voit très restreinte. L’intérêt, bien sûr, est ailleurs: et cette fois, Romero se fend d’une critique acerbe de la société de consommation. Une vision lucide qui n’a pas tellement vieilli de nos jours. Situer la grande majorité des scènes dans une grande surface débordante de marchandises en tous genres (pas seulement alimentaires) reste une idée géniale et profondément politique. Dans la catégorie horreur, Zombie occupe une place de choix et son statut culte n’est en rien galvaudé.
ANNEE DE PRODUCTION 1978.