ELEPHANT MAN

En 1884 à Londres, un jeune chirurgien Treves, découvre une attraction dans une fête foraine: un homme éléphant est exhibé en public tel un phénomène de foire. il s’attache à cet être intelligent et sensible et le recueille dans l’hôpital où il exerce… L’homme s’appelle John Merrick et toute la haute société londonienne désire le rencontrer…

Trois ans après son galop d’essai expérimental Eraserhead , David Lynch vient jusqu’en Angleterre pour tourner ce second opus, sans savoir qu’il va devenir le film le plus emblématique de sa carrière. Elephant Man est tiré d’une pièce, elle même écrite d’après une histoire véridique, racontant l’incroyable histoire d’un homme atteint d’une malade rare (la neurofibromatose aigüe), du plus disgracieux effet. Bien sûr, le film touche infiniment par sa dimension fantastique et sa force de compassion, mais également par le travail minutieux de Lynch pour accorder tous ces éléments: l’utilisation d’un noir et blanc remarquable sert la photographie du chef opérateur Freddie Francis, aidant fortement à rendre crédible la reconstitution de l’ère victorienne et accentuant le tragique du récit. Par sa mise en scène très appliquée, le futur auteur de Blue Velvet nous place presque à la place de John Merrick, nous faisant physiquement ressentir sa différence, souffrant avec lui de ses difformités et ressentant le calvaire infligé par ceux qui, trop effrayés par lui, préfèrent le traiter comme un animal! Cette curiosité malsaine était déjà au centre d’un grand classique du genre, Freaks de Tod Browning, dont Lynch s’inspire pour décrire l’univers avilissant des fêtes foraines exhibant ses « monstres de foire ». Sans complaisance dans le regard mais en interrogeant au fond sur qui sont réellement les monstres? Cette oeuvre humaniste tend à vaincre les préjugés sous la forme d’un objet onirique et étrange, ressemblant à un cauchemar agrémenté de procédés sonores stupéfiants.

Sous le maquillage impressionnant fait de moulages directement conçus sur sa tête, l’acteur britannique John Hurt, qui s’était distingué un an avant à peine dans Alien, incarne Merrick de façon bouleversante et sa dignité ressort en permanence de son jeu. Quant à Anthony Hopkins, il tient là un de ses premiers rôles d’envergure, en médecin plein de doutes, entre compassion et réflexion sur ses motivations profondes: à quel moment ne devient il pas lui aussi le « bourreau » de son sujet en mettant au grand jour sa « découverte »? Sans omettre de citer Anne Bancroft en étoile du théâtre sincèrement touchée par Merrick. Par sa poignante vérité, Elephant Man a gagné sa place au panthéon des films phares du 7e Art et l’on entend résonner encore en nous le cri douloureux s’échappant d’une cagoule blanche: « Je ne suis pas un animal! Je suis un être humain! ».

ANNEE DE PRODUCTION 1980.

 

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre immense, mélodrame tragique et regard sans concessions sur la période victorienne anglaise. Lynch frise le chef d'oeuvre. John Hurt méconnaissable rentre dans la légende.

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