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LA VEUVE COUDERC

Jean, bagnard en cavale, trouve refuge non loin de Dijon dans la ferme de la Veuve Couderc. Il devient l’amant de cette femme et lui avoue qu’il est recherché. La belle famille de la veuve, qui la déteste, veut lui reprendre sa maison. Ils sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins et ne tarde pas à dénoncer Jean à la police…

Située au temps du Front Populaire, cette histoire inventée par Simenon comme trame d’un de ses romans est devenue un film consciencieusement adapté par Pierre Granier Deferre, un des rares d’ailleurs à avoir su restituer l’esprit de l’écrivain par les images. Dans cette campagne bucolique, la Nature joue un rôle essentiel, faussement tranquille, lieu de luttes familiales anciennes, confrontation entre une femme de tête indépendante et ses voisins d’en face, sa belle famille avide de récupérer sa ferme. Arrive un beau fuyard hors la loi et la tragédie est en route… Ce drame naturaliste décrivant une France austère, une paysannerie dure, avec l’antisémitisme larvé d’avant guerre comme toile de fond peu reluisante: un décor parfait pour le réalisme psychologique de Simenon et une matière précieuse pour Granier Deferre, récemment sorti du méga succès du Chat. D’emblée, on pressent que les choses vont virer à l’aigre, il y a comme une tension palpable entre les êtres qui se parlent peu ou mal, dans les regards échangés où les destins se lisent nettement. Un peu rugueux dans son déroulement, le scénario possède en tout cas les atouts que l’on décriait jadis de « Qualité Française », sauf que Granier Deferre connait son métier et le fait plus qu’honorablement. Tout en comptant fortement sur son couple vedette.

Et pas n’importe lequel! Alain Delon en bagnard évadé, dans la plénitude de sa beauté, se mure dans une économie de paroles qui lui sied bien et accentuant ainsi le lot de mystères qui l’accompagne. Face à lui, Simone Signoret, pour la seconde fois sous la direction de son réalisateur du Chat, et campant là le rôle titre: une femme mûre, prématurément vieillie  par le dur labeur de la ferme et qui pourtant nourrit encore des désirs charnels bien légitimes. Par ses yeux lourds et éloquents, l’actrice fait passer des milliers de sentiments. On appelle ça le talent! La rencontre entre Delon et elle marque de son empreinte ce film qui, indéniablement, sans eux n’aurait pas eu la même teneur.

ANNEE DE PRODUCTION 1971.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Belle adaptation de Simenon et décor naturaliste de la France profonde juste avant guerre. Delon et Signoret en sont les murs porteurs.

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