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LES CHAUSSONS ROUGES

Victoria Page, jeune ballerine, est déchirée entre deux hommes créatifs mais possessifs: l’un, Julian Craster, est un compositeur en difficulté dont elle est tombée amoureuse et l’autre, un imprésario autoritaire, Boris Lermontov. Elle devient une star avec le ballet des Chaussons Rouges, mais se voit bientôt contrainte de choisir entre sa carrière exigeante de danseuse et le mariage heureux avec Craster…

Cette production britannique ambitieuse initiée par le tandem Michael Powell et Emeric Pressburger voulait clairement rivaliser avec les plus grandes créations musicales américaines. Ainsi, après le succès du Narcisse Noir, le duo adapte un conte d’Andersen où il est question d’une jeune fille que ses chaussons obligent à danser jusqu’à la mort. Cette éblouissante tragédie bénéficie d’un Technicolor de toute beauté, se présentant comme une féérie visuelle crépusculaire et surtout admirablement mise en scène par Powell. Sa caméra épouse littéralement les mouvements incandescents des artistes dévorés par leur passion et la danse classique y est montrée comme une discipline d’une grande dureté, un Art auquel il faut tout sacrifier. Powell déploie une maestria technique avec son déluge de couleurs, de tulles et de paillettes dont le zénith est atteint lors de la longue séquence de 17 minutes du ballet, oscillant entre onirisme et grâce, et devenant le don de soi total. Les Chaussons Rouges restitue le travail acharné qu’il faut fournir pour accéder au sommet, l’impitoyable exigence d’un imprésario poussant son étoile à s’oublier elle même et à nourrir des conflits intérieurs qui lui seront fatals. Powell et Pressburger ont brillamment réussi à bouleverser les conventions du spectacle filmé, en imbriquant un récit fictionnel prenant à une sorte de « documentaire » sur la danse et ses coulisses. Le décorateur Hein Heckroth et le chef opérateur Jack Cardiff, parmi les meilleurs de leur génération, achèvent de rendre l’oeuvre flamboyante.

Pour son tout premier rôle à l’écran, la véritable danseuse de ballet écossaise Moira Shearer parvient aussi à rendre crédible son jeu d’actrice débutante, tour à tour ingénue, disciplinée, amoureuse ou rongée par le désespoir. Elle soutient sans mal son association avec Anton Wallbrook, interprétant un Lermontov tyrannique et finalement bien seul dans sa dévotion aveugle à son Art. Le compositeur est joué par l’acteur anglais Marius Goring sur un mode mineur. Ensorcelant, car faisant autant appel au coeur qu’à notre imaginaire, Les Chaussons Rouges mêle en même temps la fantaisie, le rêve, la réalité et pour toutes ces raisons, a acquis un statut culte et influencé des réalisateurs aussi prestigieux que Scorsese, De Palma ou Aronofsky qui en livrera une version toute personnelle avec Black Swan.

ANNEE DE PRODUCTION 1948.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Le plus beau film du duo britannique Powell/Pressburger: réflexion sur l'Art, la vie, le sacrifice et monumental spectacle visuel et sonore dans un Technicolor majestueux. Du très haut niveau!

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