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RÊVE DE SINGE

A New York, à une époque indéterminée, des rats envahissent la cité et des hommes en combinaison futuriste les pourchassent. Gérard Lafayette, un jeune homme, partage son temps entre le musée de cire où il travaille comme électricien, un petit théâtre composé uniquement de femmes, et son appartement en sous sol, infesté de rats. Il a un ami, Luigi, un homme d’une soixantaine d’années, triste et aigri. Un jour, Gérard trouve une petite guenon dans un terrain vague. Il décide de l’adopter sur le champ…

Après son coup d’éclat de La Grande Bouffe, l’ayant définitivement rangé dans le cercle des réalisateurs infréquentables et trop perturbateurs, Marco Ferreri orchestre un film aussi curieux que déroutant, situé dans un New York brumeux, semblant proche de l’apocalypse, dans lequel les rats ont pris une place dominante, et annonce clairement la décadence de la société moderne. Avec elle, les hommes deviennent de plus en plus « impuissants » et faibles, à l’instar du protagoniste central, mal dans sa peau, subissant même un viol par un groupe de femmes (afin de montrer l’indépendance de plus en plus farouche du sexe féminin) et ne trouvant son salut que dans un petit singe, qu’il recueille et auquel il s’accroche comme une bouée de sauvetage. Tout à fait insaisissable dans sa construction, Rêve de Singe dresse le constat terrifiant d’une civilisation qui court à sa perte, d’une humanité en pleine décrépitude. Certes, le récit de Ferreri peut aussi agacer par son opacité, risquant même de décourager les moins patients ou les plus allergiques aux intentions enfouies du cinéaste italien.

Mais par sa capacité à brouiller les repères temporels, à créer des images étonnantes (la scène surréaliste où le héros découvre le cadavre de King Kong sur une plage déserte renvoie non seulement à un songe fou autant qu’au cinéma lui même), et à dire des choses (pessimistes il est vrai) sur notre condition de simple mortel, Marco Ferreri signe, mine de rien, un de ses films les plus aboutis. Il retrouve pour l’occasion Gérard Depardieu, dirigé deux ans plus tôt dans une autre fable sur le « mâle mal en point » La Dernière Femme, et l’acteur se fond idéalement dans cette partition, où il joue beaucoup avec son corps! Et quelle présence physique! Face à lui, l’immense Marcello Mastroianni compose un personnage de pauvre ère, seul et désemparé avec sa justesse habituelle. Un opus trop vite et injustement tombé dans l’oubli, car certainement excessivement « original » et en avance sur son temps.

ANNEE DE PRODUCTION 1978.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Très spécial et déroutant, ce drame surréaliste de Ferreri aux images superbes, déconcerte avec intelligence. Depardieu déjà si grand si jeune!

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