Lise Tanquerelle retrouve par hasard Antoine Lemercier , un camarade de faculté devenu professeur de grec à la Sorbonne. Antoine, assez anarchiste et pépère, éprouve une grande tendresse pour Lise. Celle ci se garde bien de lui avouer son métier de commissaire de police. Au même moment, plusieurs parlementaires sont assassinés de façon similaire. Lise est chargée de l’enquête…
Philippe de Broca s’est surtout illustré dans la comédie populaire et a connu de beaux succès au box office avec Cartouche, L’homme de Rio ou encore Le Cavaleur. Son écriture enlevée, drôle et pleine d’esprit, alliée à une mise en scène discrète mais toujours au service de ses scénarios ont fait les beaux jours de notre cinéma hexagonal. Cette fois, il a opté pour une comédie policière ET sentimentale, mélangeant des genres à priori pas très compatibles, mais son savoir faire prouve là qu’il a eu du flair. Aidé aux dialogues par le grand Michel Audiard, livrant des répliques clinquantes et savoureuses, il ajoute de la fraicheur et du charme, en racontant l’opposition (tendre donc!) entre une femme flic et un prof débonnaire. Ils n’ont rien en commun et leur univers ne peut être plus différent, et c’est ce qui va justement faire le sel du ressort comique. L’intrigue policière n’est pas hyper exaltante et De Broca s’en sert plus comme prétexte, plantant son décor dans le Paris des années 70, une belle époque où une certaine idée de la France perdurait encore. D’ailleurs, le côté un peu franchouillard du film a pu provoquer l’irritation d’une partie de la critique, n’y voyant là que de la comédie « facile » et très vite consommée.
L’inversion des données habituelles du genre permet donc à la femme de pratiquer un métier dévolu aux hommes le plus souvent, et ce n’est pas la moindre des idées habiles du réalisateur du Magnifique. En flic en jupons, Annie Girardot est survoltée, dynamique et pleine d’allant. Elle savait tout jouer et faire rire ne lui était pas difficile. Elle retrouve pour l’occasion son partenaire de La Vieille Fille , le formidable Philippe Noiret, campant un gros nounours amoureux et toujours à l’affût d’un bon repas. Leur duo fonctionne à merveille et demeure la raison numéro un de voir et revoir ce plaisant divertissement, suscitant toujours une sympathie intacte, après plus de quarante ans.
ANNEE DE PRODUCTION 1978.
