THE BRUTALIST

Fuyant l’Europe d’après guerre, l’architecte visionnaire Laszlo Toth débarque en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière, en attendant que sa femme Erzebet et sa nièce Szofia, survivantes des camps d’extermination ne puissent le rejoindre. Il pose ses valises en Pennsylvanie où l’éminent industriel et richissime Harrison Van Buren reconnait son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd tribut…

A la manière de Paul Thomas Anderson et son cinéma de la démesure (There Will Be Blood notamment), voici le troisieme long métrage hyper ambitieux de Brady Corbet. Ambitieux par sa durée (3H35) avec comme à l’ancienne une ouverture, un entracte et un épilogue, The Brutalist s’impose comme une oeuvre dantesque, foisonnante et mariant l’épique à l’intimiste. Traitant une foule de thèmes comme le capitalisme à tout crin, l’ambition jusqu’à la déraison, l’addiction (au travail comme à la drogue), l’antisémitisme et la force de l’amour face aux épreuves, le film ne cesse d’impressionner par sa maitrise formelle et sa mise en scène vertigineuse. La trame interroge le parcours d’un immigré juif hongrois rescapé du nazisme et pensant que le rêve américain va forcément tout réparer en lui: les désillusions seront amères, la grandeur de ses projets malmenée par un industriel plein aux as et d’un cynisme effrayant. Corbet imbrique brillamment la petite histoire (l’itinéraire tortueux de son héros) et l’Histoire tout court (même si on ne voit jamais un seul camp de concentration, l’ombre de la barbarie nazie et de la Shoah transpire de partout). L’amour unissant Laszlo et Erzebet prend également une grosse partie du récit et s’oppose à la violence intrinsèque des personnages (la richesse engendre des monstres d’égoïsme perdant leur humanité). Au fond, la seule chose que l’on puisse regretter vient du fait que le scénario surchargé cherche trop à en dire et son aspect touffu à souhait nous « dépasse » un peu.

Murs porteurs de cet édifice colossal: les acteurs aussi bien sûr! Plus de vingt ans après Le Pianiste, Adrian Brody retrouve enfin un rôle exceptionnel à défendre, rappelant quel comédien fabuleux il est, ici présent dans presque chaque plan! Les récompenses devraient pleuvoir pour applaudir sa prestation. A ses côtés, Guy Pearce, révélé dans Memento et livrant également un jeu très habité, ainsi que Felicity Jones, jusque là plutôt cliente de gros blockbusters comme Rogue One ou The Amazing SpiderMan et qui incarne joliment l’épouse brisée de l’intérieur et dans son corps même, portant les stigmates de ses traumas. Contrairement à ce que souligne l’ultime phrase du film « qu’importe les moyens utilisés pour y arriver, ce qui compte c’est justement la destination, peu importe le voyage! », The Brutalist offre un superbe voyage cinématographique qu’il serait criminel de refuser.

ANNEE DE PRODUCTION 2025.

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Un nouvel auteur est né: Brady Corbet! Ultra doué pour la mise en scène, complexe dans sa narration (un poil trop), avec un sens du spectacle et de l'intime. Casting en état de grâce (Brody et Pearce surtout).

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