La légendaire chanteuse Claire Emery s’envole pour le Japon pour un ultime concert à guichets fermés. Cependant, à l’issue de celui ci, elle meurt brutalement. Sa vie terrestre est terminée mais là voila dans l’autre monde, accueillie par son fan le plus assidu.
De nationalité singapourienne, le cinéaste Eric Khoo a plus ou moins reçu les faveurs de la critique et du public avec des oeuvres comme Tatsumi ou La Saveur des Ramen. Avec ce 8ème long métrage, il fait son retour dans la sphère cinéma sous le signe du drame « fantastique » et cette histoire de fantômes: en sachant qu’au Japon, les fantômes ne sont pas effrayants ou hostiles comme on peut les voir représentés en Amérique par exemple, là bas ils sont bienveillants et apportent paix et sérénité. Son héroïne décède relativement vite dans l’intrigue et devient ainsi un esprit perdu dans les limbes d’un monde que l’on qualifierait d’au-delà. De ce scénario très succinct, peu gâté par l’anémie de la mise en scène, Yokaï tente laborieusement de nous intéresser à une succession de séquences peu prenantes dans lesquelles sont censées cohabiter mémoire, souvenirs, deuil et présence des morts au milieu des vivants. Selon la croyance que l’on aura d’une vie après la mort ou pas, le film pourra peut être éventuellement « parler » à une frange du public, tout en laissant l’autre totalement en dehors du coup! L’impression dominante reste tout de même que l’on assiste à un objet filmique plus creux qu’onirique et que l’ennui nous gagne rapidement.
Par chance, il y a Catherine Deneuve! Hantant le film de son imposante présence, l’actrice semble en même temps ancré dans le projet et « absente » par le manque patent de substance du propos. Il faut dire que Khoo ne lui donne pas matière à se transcender, y compris dans les dialogues franchement pas folichons. Son partenaire, Yutaka Takenouchi, acteur japonais fameux dans son pays, l’accompagne dans ce road trip à l’encéphalogramme plat! A moins d’être un irréductible fan de Deneuve (comme celui qui lui sert de guide spirituel dans la mort), ce Yokaï ne déclenche pas d’enthousiasme délirant. Tout simplement pas très excitant.
ANNEE DE PRODUCTION 2025.
