AccueilCritiquesPolicierVIVEMENT DIMANCHE !

VIVEMENT DIMANCHE !

Agent immobilier sans histoires, Julien Versel voit sa vie basculer le jour où sa femme et son amant sont assassinés. Il est tout de suite accusé par la police. Il se cache dans son arrière boutique et demande à sa fidèle secrétaire Barbara de mener l’enquête pour l’innocenter. La jeune femme accepte d’emblée car elle est secrètement amoureuse de son patron. Elle suit plusieurs pistes dont certaines vont se révéler très dangereuses…

Un an après La Femme d’â côté, François Truffaut convoque la Série Noire qu’il affectionnait beaucoup pour revenir au genre policier, qu’il avait déjà évoqué dans Tirez  sur le pianiste ou La Mariée était en noir. Adaptant un court roman de Charles Williams, Truffaut utilise un noir et blanc remarquable, accentuant idéalement l’atmosphère de mystères qui règne sur son histoire. Qui a tué qui? Une question posée tout au long de ce polar, traité cependant de manière ludique, légère et marchant essentiellement à l’humour. En effet, le ton y est enlevé et le rythme mené tambour battant ne laisse que peu de répit aux spectateurs. Un film policier qui ne se prend pas au sérieux et qui séduit tout en intriguant: voila la particularité de ce 21e long métrage de l’auteur des 400 Coups. On retrouve aussi pas mal de clins d’oeil au cinéma d’Hitchcock avec un faux coupable qu’il faut innocenter, de fausses pistes entrainant des quiproquos et des rebondissements inattendus, et bien sûr un sens de la mise en scène virtuose. Même les invraisemblances sont assumées et servent pleinement l’euphorie recherchée.

Film pastiche et véritable hommage aux comédies policières américaines, Vivement Dimanche a la particularité d’être élégant dans sa facture esthétique et spirituel dans sa façon de ne pas respecter les codes du genre à la lettre. Pour la première fois, Truffaut fait tourner Jean Louis Trintignant en coupable traqué par la police et l’acteur s’y entend très bien pour rendre trouble son personnage. Et surtout il redonne à sa muse d’alors, Fanny Ardant, un beau rôle de secrétaire fonceuse, enjouée et d’une classe folle. L’actrice est pratiquement de tous les plans et son metteur en scène la filme amoureusement, à tel point que dans certaines séquences, on pense inévitablement à L’Homme qui aimait les femmes (les plans répétés sur les jambes en bas nylon et talons aiguilles claquant sur les pavés). Hélas, ce fut l’ultime film de Truffaut qui mourut l’année suivante.

ANNEE DE PRODUCTION 1983.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Film noir malicieux, charmeur et lèger, réalisé avec soin et un amour fou pour le cinéma. Fanny Ardant éclatante.

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