A L’ATTAQUE !

Deux scénaristes planchent sur un script qu’ils voudraient le moins manichéen possible: ils plantent le décor dans un garage du quartier de l’Estaque, tenu par la famille Moliterno, criblée de dettes et menacée par une fermeture de leur établissement. Leurs différentes mésaventures tournent autour d’une somme d’argent qu’ils tentent de récupérer pour permettre au garage de rester ouvert. Chacun se bat à son petit niveau…

Avec ce nouveau conte de l’Estaque, le réalisateur marseillais, plus reconnu par la critique et le grand public depuis le triomphe de Marius et Jeannette, se lance dans une mise en abyme, sur un mode « film dans le film », avec deux personnages écrivant l’histoire que l’on est en train de regarder. Ce procédé assez original, bien que déjà utilisé dans le cinéma, trouve ici sa cadence idéale, en optant pour une liberté de ton totale, allant même jusqu’à la grivoiserie. Guédiguian parle autant de sexualité que de lutte des classes (son cheval de bataille de toujours), et mêle la comédie coquine à une intrigue plus « grave », celle des difficultés sociales rencontrées par ce microcosme de personnages forts en gueules. Grâce à des dialogues savoureux et à un humour quasi autoparodique (il s’amuse des reproches que l’on a pu faire à ses précédents films), il inclut dans sa narration des ouvriers, des patrons profiteurs, un banquier amoureux mais forcé de suivre les directives de sa direction, bref des gentils et des méchants, finissant en fait par retomber dans un certain manichéisme… assumé jusqu’au bout. Parce que c’est un conte, et que l’on peut tout se permettre, à condition de rêver… à un monde meilleur bien sûr.

L’insolence, la drôlerie et l’intelligence du scénario n’évitent pas quelques facilités ou des séquences un peu ratées (le bordel ou les moments mi chantés mi parlés à la Demy), mais globalement, la bonne humeur et l’humanisme l’emportent sur la morosité et la crédibilité. La prise d’otages du patron est traitée avec assez de recul pour ne pas tomber dans le simple côté revendicatif des pauvres exploités sans vergogne. En plus de Denis Podalydés (nouveau venu excellent), toute la troupe habituelle répond présent (Ascaride, Meylan, Darroussin, Boudet, etc…), campant chacun des personnages truculents, ancrés dans la vie, et toujours avec un jeu attachant et naturel au possible. Un très bon cru.

ANNEE DE PRODUCTION 2000.

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Amusante mise en abyme dans ce conte agréable et grivois de Guédiguian, toujours épris de justice sociale. Acteurs tous efficaces.

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