ADUA ET SES COMPAGNES

Après la fermeture de leur maison close à Rome, quatre prostituées (dont Adua la plus volontaire) tentent de s’établir à leur compte en ouvrant ce qui s’apparenterait à un simple restaurant. Mais pour mener à bien leur projet, elles doivent solliciter l’aide d’un ancien homme du milieu menaçant aussi leur tentative d’émancipation…

Film un peu oublié et assez mal sorti en France en 1961, Adua et ses compagnes est le cinquième film de l’italien Antonio Pietrangeli, ancien critique « pro réaliste » dans les années 40, devenu cinéaste sur le tard, influencé par des maitres comme Visconti ou Rossellini. Pietrangeli s’est imposé comme un subtil analyste de la condition féminine dans l’Italie de l’après guerre et après une comédie réussie, Les Epoux Terribles, il raconte donc l’histoire de quatre prostituées décidées à changer d’activité pour se lancer dans la restauration, non sans rencontrer des oppositions bien entendu majoritairement masculines. Le récit est marqué par l’engagement social du néoréalisme, tout en y mélangeant aussi de la comédie et de la légèreté, avec évidemment un fond politique indéniable et Pietrangeli développe les conflits intérieurs de ces femmes confrontées aux images que la société leur colle sans nuances. Etre à la fois mère et « femme de mauvaise vie », ambitieuse et opiniâtre, des rôles contradictoires dans l’esprit des gens encore à cette époque. Adua et ses compagnes constitue un portrait moral plutôt qu’une dénonciation objective de La Loi Merlin condamnant le quatuor, comme si chercher à acquérir leur autonomie leur était tout bonnement interdit. Quelques longueurs font un peu trainer l’intrigue à mi parcours, parce que le réalisateur a voulu donner à chacune un traitement « équitable », même si l’héroïne la plus « présente » reste Adua, comme son titre l’indique.

Distribution internationale de prestige à l’appui, le long métrage offre un beau rôle à Simone Signoret, en ancienne pute battante défendant sa dignité devant l’âge qui passe, quelques mois après l’obtention de son Oscar pour Les Chemins de la Haute Ville, Emmanuelle Riva découverte deux ans plus tôt dans le mémorable Hiroshima mon amour, ainsi que la sensuelle Sandra Milo et la plus discrète Gina Rovere. Dans le rôle du mâle charmeur et veule à la fois, Marcello Mastroianni sait imprimer son jeu dans une participation remarquée. Cette chronique plus amère que douce frôle le mélodrame, surtout dans sa conclusion, tout en étant un des films les plus intéressants sur la prostitution que le cinéma italien ait produit.

ANNEE DE PRODUCTION 1961

REVIEW OVERVIEW

Réalisation
Scenario
Interprétation

CONCLUSION

Une oeuvre à reconsidérer après un oubli injuste, Adua trace le portrait de 4 anciennes putes se battant pour changer de vie. Entre néoréalisme et comédie italienne. Simone Signoret se distingue clairement.

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