Batman est plus que jamais déterminé à éradiquer le crime organisé, semant la terreur à Gotham City. Epaulé par le lieutenant Jim Gordon et par le jeune procureur ambitieux Harvey Dent, il voit son champ d’action s’élargir. La collaboration des trois hommes est efficace, mais un criminel redoutable nommé Le Joker vient plonger la ville dans le chaos général…
Après un premier épisode, Batman Begins, essentiellement consacré aux origines et à l’entrainement du super héros (un tantinet longuet et assez ennuyeux), Christopher Nolan met le paquet avec ce second opus nerveux et bigrement bien pensé. Batman est cette fois davantage confronté au déchirement que représente pour lui sa double identité, comment il gère cette dualité, et il prend conscience qu’il est aussi un humain comme les autres (il est amoureux de Rachel, qui se trouve être la petite amie de Dent le procureur). Le film démarre sur les chapeaux de roues, sans temps mort, présentant divers personnages et enchainant une action soutenue. La menace terroriste plane sur l’intrigue (depuis 2001, les Etats Unis gèrent comme ils peuvent leur traumatisme), et le Joker s’avère l’élément perturbateur et cristallisant le danger pour toute la communauté de Gotham City. Nolan propose une mise en scène splendide (son talent est indiscutable), tout en offrant un blockbuster « intelligent » et de haute volée.
La ville est filmée comme un sanctuaire terrifiant, où le Mal est partout, rendant un aspect obscur et sinistre dans lequel chacun doit se débattre pour survivre et ne pas perdre son humanité. Ce Batman là inspire de l’inquiétude, de la méfiance, et paradoxalement une foule d’émotions très concrètes. En fait, il est de loin le plus dense, le plus sombre et le plus profond des oeuvres consacrées aux super héros Marvel. Brillamment porté par un casting du tonnerre: Christian Bale rempile dans le rôle titre avec panache, l’excellent Gary Oldman incarne un flic à double visage, Aaron Eckart hérite du rôle du bon procureur beau gosse au début devenant ensuite gangréné par le Mal, et Morgan Freeman fait encore preuve d’une présence indispensable. Mais le plus stupéfiant, c’est Heath Ledger, le regretté jeune acteur donne au Joker une force diabolique immense. Son interprétation hallucinante lui a valu un Oscar posthume, et il a réussi haut la main à faire oublier la prestation de Nicholson dans le Batman de Tim Burton. Ce divertissement monumental possède en tout cas toutes les qualités pour en faire du grand cinéma américain tout simplement.
ANNEE DE PRODUCTION 2008.
