CANICULE

Suite au hold up loupé d’une banque d’Orléans, un truand américain, Jimmy Cobb, prend la fuite, la police à ses trousses. Il trouve refuge dans une ferme du Beauce, où une bande de « culs terreux » vont lui mener la vie dure…

Grand amateur du policier américain, le réalisateur Yves Boisset délaisse cette fois son credo habituel (plutôt tourné vers la dénonciation politique), adapte un bouquin de Jean Vautrin, et prend justement pour héros principal un gangster venu des US, poursuivi par les flics dans la campagne française. Dialogué au vitriol par Michel Audiard, le film est tout à la fois un polar malaisant et poisseux et une peinture caustique de la France profonde, à travers les personnages déplaisants entourant le vieux truand. Une famille de campagnards « affreux, sales et passablement abrutis » habite la ferme dans laquelle il se cache. Boisset dresse une galerie de portraits à la limite de la caricature, occasionnant des séquences réellement réjouissantes. Jouant avec l’iconographie criminelle bien connue, il mélange le policier classique et le drame familial avec une certaine jubilation et un goût prononcé pour la violence crue. Certes, les situations peuvent sembler exagérées et Boisset se fiche d’être subtil: il fonce dans le tas dans un jeu de massacre radical. Ces êtres pathétiques, ce tueur solitaire vieillissant, cette police impuissante: rien ne semble racheter qui que ce soit et tout est voué à mal finir!

Canicule puise aussi sa force dans son casting cosmopolite: Lee Marvin, acteur phare des Douze Salopards entre autres classiques, joue dans un français appris phonétiquement face à Miou Miou, d’abord épouse soumise et éteinte avant de prendre enfin sa revanche, mais aussi une suite de trognes bien franchouillardes campées par Victor Lanoux (odieux!), Jean Carmet, Jean Pierre Kalfon ou encore Bernadette Laffont, excellente en nymphomane dégénérée. Ajoutons aussi le « petit » David Bennent, révélé par Le Tambour, interprétant ici un gamin précocement vicieux. Il faut redécouvrir d’urgence ce film un peu oublié et rarement projeté pour mesurer combien Yves Boisset était un cinéaste à part dans le paysage cinématographique, lui qui connut ses plus grands succès dans la décennie 70.

ANNEE DE PRODUCTION 1984.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Un polar campagnard nerveux, dialogué avec brio par Audiard et joué avec classe par Lee Marvin. Tout le reste du casting (français) est à saluer largement. Une réussite.

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