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CET OBSCUR OBJET DU DESIR

Lors d’un voyage en train, partant de Séville jusqu’à Paris, Matthieu Faber, la soixantaine, raconte à ses co passagers du wagon ses amours avec Conchita, femme radieuse qu’il poursuit de son obsession à travers l’Europe depuis des mois, sans qu’elle ne daigne se donner à lui…

Trente deuxième et ultime film du maitre espagnol Luis Bunûel, cette oeuvre est une libre adaptation de La Femme et le Pantin, déja deux fois porté à l’écran par Sternberg et Duvivier. Mais bien entendu, avec son anti conformisme et son goût de la provocation, le cinéaste ne se borne pas à suivre le récit à la lettre et donne à son écriture (avec l’aide de son complice Jean Claude Carrière) une originalité particulière. Il décrit certes une obsession amoureuse totale d’un homme d’âge mûr pour une jeune femme insaisissable et suprêmement belle, qui se refuse à lui constamment.  Mais rajoute une bonne dose d’éléments surréalistes comme du temps de L’Age d’Or ou du Chien Andalou, explore cette histoire avec un humour explosif et une ironie mordante. Le mâle est mis à mal dans un jeu du désir où il se trouve perdant, ne parvenant jamais à satisfaire ses pulsions sexuelles. La mise en scène brouille les pistes avec délectation, suggère diverses explications mais laisse le spectateur libre d’interpréter à sa guise cette curieuse relation quasi sado masochiste. L’amour rend aveugle, c’est bien connu et Bunûel met cette célèbre phrase en pratique, en utilisant carrément, comme une sublime touche provocative de plus, deux actrices pour jouer un seul et même rôle: celui de Conchita.

Un pari risqué et osé relevé haut la main par les deux comédiennes en charge d’incarner cette « adorable créature mi perfide mi vierge effarouchée »: d’abord Angela Molina, une actrice espagnole ravissante, mai surtout il filme les débuts fracassants de Carole Bouquet, 19 ans à peine, et d’une beauté fascinante. En homme aliéné par sa frustration, Fernando Rey retrouve son metteur en scène de Tristana et livre une composition remarquable. En rebelle sans pancarte, en poète pince sans rire, Don Luis clôt sa carrière brillante avec cet opus d’une grande richesse et toujours salutairement virulente. De plus, le désir physique et la conquête du corps féminin ont rarement été aussi bien traités que par lui: de façon trouble et drôle à la fois!

ANNEE DE PRODUCTION 1977.

 

REVIEW OVERVIEW

réalisation
scenario
interprétation

CONCLUSION

Tout dernier coup d'éclat de Bunuel: provocation, jeux du désir contrarié et deux femmes superbes au programme: Angela Molina et la plus que parfaite Carole Bouquet.

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