La jeune Camille Fauque a quitté sa famille bourgeoise pour vivre de son côté. Pour le moment, elle habite une chambre de bonne mal chauffée, survit en faisant des ménages, mais son but est de devenir dessinatrice. Dans le hall de son immeuble, elle croise Philibert, un aristocrate bègue et vieux garçon, vivant dans un grand appartement, en colocation avec Franck, un jeune cuisinier un peu râleur. Un soir d’hiver, Philibert aide Camille, victime d’une mauvaise grippe et la soigne chez lui, provoquant au départ la désapprobation de Franck, voyant l’arrivée de la jeune fille comme une menace…
Le best seller d’Anna Gavalda avait beaucoup attiré l’attention de Claude Berri, qui décide de l’adapter pour en faire la trame de son avant dernier film. Cette histoire, en apparence convenue, de trois jeunes adultes devant cohabiter dans un même lieu et obligés de s’entendre, malgré leurs différences de caractères, possède dès le début les ingrédients nécessaires à une comédie dramatique solide. Une jeune héroïne frêle et solitaire mais agréable, un jeune homme un peu bourru mais plus sensible qu’il n’en a l’air et un plus âgé complexé par son bégaiement et attiré par la voie théâtrale se croisent, se lient d’amitié, s’accrochent aussi, se disputent et au fil du récit, leur relation évolue plutôt positivement. Berri a également inclus dans ce joli trio la présence d’une mamie adorable, venant ajouter une tendresse indéniable à l’ensemble. De prime abord, on pourrait juger que le réalisateur de Germinal se laisse emporter facilement vers des bons sentiments dégoulinants, et quelques séquences assez attendues tendent vers un cinéma rondelet et confortable, sans grande prétention. Pourtant, il y a aussi des moments de vraie émotion que Berri amène avec pas mal de sensibilité.
Un message positif sur le bien vivre ensemble, la solidarité et l’entraide se dégage d’une narration rythmée et le film soulève un intérêt certain. Comme presque toujours dans son oeuvre, Berri a soigné son casting et réunit pour un duo inédit Audrey Tautou et Guillaume Canet, tous deux finalement bien assortis, à l’aise dans leurs compositions respectives. Laurent Stocker de la Comédie Française tient là son premier rôle important et sa révélation lui ouvrit les portes d’un cinéma grand public. Enfin, Françoise Bertin incarne la grand mère avec beaucoup d’aptitude. Pas un immense film, mais un moment très plaisant à passer en leur compagnie réconfortante et attachante.
ANNEE DE PRODUCTION 2007.