Un petit groupe de jeunes gens vient s’installer pour un week end dans une vieille maison isolée au milieu des bois dans le Tennessee. Ils découvrent un vieux grimoire dans la cave, accompagné d’un magnétophone. Une bande enregistrée passe alors des incantations. Des forces maléfiques se réveillent alors brusquement et s’emparent de l’esprit de chacun des convives…
Environ vingt ans avant de devenir le premier réalisateur à adapter enfin la BD Comics Spiderman, un certain Sam Raimi, jeune cinéaste bigrement cinéphile de 23 ans, se lance dans l’élaboration de ce Evil Dead, devenu immédiatement culte. Sur un scénario pourtant des plus simplistes ( cinq jeunes arrivent dans une baraque inquiétante et vont le regretter !), il dynamite les codes du genre horrifique.D’abord en assumant totalement le gore Grand Guignol, Raimi s’en donne a coeur joie niveau sang, décapitation, démenbrements, ensuite en lorgnant du côté du cartoon avec des séquences à la limite de la parodie. Par exemple, les protagonistes se voient soit transformés en démons hideux aux maquillages grossiers, soit sont hachés menu jusqu’à la décomposition la plus écoeurante possible. Avec un budget minimum, Raimi s’amuse à bricoler des effets spéciaux « maison », pas forcément très pointus mais assez drôles et potaches. Quelques vraies frayeurs sont au rendez vous comme la fameuse scène où une des jeunes filles se retrouve prisonnière de la forêt et « violée »par les arbres eux mêmes ! Une idée aussi originale qu’épatante à l’époque. Evil Dead donne cette agréable impression d’avoir été fabriqué par une bande de potes rigolards et avides de choper une frange du public adolescent, sans pour autant mépriser les amateurs de cinéma d’épouvante pure.
Le casting ne comprend aucun grand nom, vu la maigreur du budget, mais révèle Bruce Campbell, un acteur montant au faciès grimaçant, semblant parfois singer les personnages de Tex Avery. Il est également producteur exécutif associé avec Sam Raimi. Quarante ans après, ce dernier est devenu un réalisateur mainstream acclamé par la critique et faisant des blockbusters aux recettes pharaoniques et son Evil Dead( ainsi que ses deux suites tout aussi délirantes ) garde son univers démentiel et macabre au beau fixe. Incontournable.
ANNEE DE PRODUCTION 1982.
